Soudan du Sud : Le gouvernement prolonge de deux ans son mandat de "transition"

Publié par DK NEWS le 05-08-2022, 14h55 | 4

Le gouvernement d'union nationale du Soudan du Sud a annoncé jeudi prolonger de deux ans la "période de transition" post-guerre civile, censée s'achever en 2023, dans une nouvelle "feuille de route" de l'accord de paix.  

"Après de longues délibérations, le comité (d'application de l'accord de 2018) est convenu de prolonger la période de transition de 24 mois", a annoncé le ministre des Affaires gouvernementales, Martin Elia Lomuro, devant des diplomates, le président Salva Kiir et le premier vice-président Riek Machar.

"Une nouvelle feuille de route a été convenue", a-t-il ajouté, expliquant que cette décision avait été prise "pour relever les défis qui entravent la mise en oeuvre de l'accord de paix".

Prévue pour 2022 après plusieurs reports, la fin de la "période de transition" avait été repoussée à février 2023 face au manque de progrès de nombreuses dispositions prévues dans l'accord de paix qui a mis fin en 2018 à une sanglante guerre civile de cinq ans entre Riek Machar et Salva Kiir.

Le conflit avait fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés.

Cet accord a débouché sur un parta ge du pouvoir au sein d'un gouvernement d'union nationale investi en février 2020, avec M. Kiir au poste de président et M. Machar à celui de vice-président. Les représentants des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Norvège, la "troïka" qui a parrainé l'indépendance du pays en 2011, ont boycotté la réunion lors de laquelle l'annonce de cette prolongation a été faite.

Dans une lettre au président Salva Kiir, ils ont déploré que toutes les parties concernées n'aient pas été consultées.

"Nous vous écrivons personnellement pour vous exprimer notre profonde inquiétude sur le fait que des consultations inclusives doivent avoir lieu avec la société civile, les groupes religieux, acteurs économiques, groupes de femmes, représentants de la jeunesse, personnes éminentes et partenaires internationaux avant que le R-ARCSS (l'accord de paix de 2018) soit amendé", écrivent-ils.

"Le fait qu'une feuille de route ou une extension soient considérées légitimes par la population du Soudan du Sud et la communauté internationale, dépend d'un processus de consultations inclusif", ajoutent-ils.

"Nous ne pouvons garantir que nous serons en mesure de soutenir une feuille de route ou une extension dans d'autres circonstances. La feuille de route doit démontrer comment une nouvelle extension diffère des précéde ntes et inclut des étapes pour un net progrès dans l'instauration des institutions et des mécanismes nécessaires à la tenue d'élections", préviennent-ils.

De nombreuses dispositions de l'accord de 2018 restent inappliquées, en raison notamment de querelles persistantes entre les deux rivaux.

Ceux-ci ont annoncé en avril accepter de former un commandement unifié des forces armées, une de ces nombreuses modalités toujours inachevées.

Mais le pays reste en proie à des affrontements meurtriers au niveau local.

(APS) /élections Les Kényans appelés aux urnes mardi pour des élections générales NAIROBI, 4 août 2022 (APS) - Les Kényans se rendent aux urnes mardi pour des élections présidentielle, législatives et locales à forts enjeux dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Quatre candidats sont en lice pour la fonction suprême, dont l'actuel vice-président William Ruto, et Raila Odinga, ancien leader de l'opposition désormais soutenu par le pouvoir.

Les avocats David Mwaure et George Wajackoyah sont également dans la course, mais la présidentielle s'annonce comme un duel, serré, entre Ruto et Odinga.

Les deux favoris, dont les portraits s'étalent sur d'immenses panneaux à travers tout le pays, sont des visages bien connus des Kényans.

Odinga, 77 ans, est un vétéran de la lutte démocratique, qui a connu la prison avant d'accéder à la Primature (2008-2013) et qui se présente à la présidence pour la cinquième fois. Ruto, 55 ans, occupe la vice-présidence depuis près d'une décennie et s'était vu promettre par le président sortant Uhuru Kenyatta de lui succéder en 2022. Mais une alliance inattendue entre Kenyatta et Odinga l'a marginalisé à partir de 2018.

Aujourd'hui, dans un retournement de situation typique de la très versatile politique kényane, Odinga est soutenu par l'appareil étatique tandis que Ruto fait figure de challenger du pouvoir.

La victoire du premier, un Luo, ou du second, un Kalenjin, ouvrira quoi qu'il en soit une nouvelle page après plus de vingt ans de présidences kikuyu, la première et très influente communauté du pays.

Au total, les 22,1 millions d'électeurs devront voter six fois mardi pour choisir leur président, mais aussi leurs parlementaires, gouverneurs et quelque 1.500 élus locaux.

Odinga a fait de la lutte contre la corruption sa priorité, nommant comme colistière Martha Karua, une ancienne ministre réputée inflexible, et dénonçant les procédures judiciaires en cours contre le colistier de Ruto, Rigathi Gachagua.

En face, Ruto, sulfureux homme d'affaires parti de rien, se pose en champion des petites gens, leur promettant aides et emplois quand trois Kényans sur dix vivent avec moins de 1,90 dollars par jour selon la Banque Mondiale.