La semaine d’artisanat d’Adrar à Tlemcen : Une expérience réussie

Publié par Dknews le 12-08-2014, 16h54 | 51

La semaine d’artisanat de la wilaya d’Adrar à Tlemcen, organisée au plateau de Lalla Setti, attire, depuis son ouverture le 7 août, des milliers de visiteurs curieux de découvrir le riche patrimoine artisanal de cette wilaya du Sud-Ouest du pays.Cette  manifestation visant la promotion de l’artisanat par l’encouragement du tourisme intérieur, la première du genre initiée par le ministère du tourisme et de l’artisanat, est «une réussite sur tous les plans» a estimé le président de la chambre d’artisanat et des métiers d’Adrar, Abdellah Berama.

La semaine a permis aux artisans d’Adrar d’échanger avec leurs confrères de  Tlemcen, de commercialiser leurs produits et de faire connaitre la production artisanale de cette wilaya du sud aussi riche que diversifiée, a-t-il souligné.En effet, d’énormes efforts sont consentis par la chambre d’artisanat et des métiers d’Adrar pour la préservation de l’héritage artisanal des différentes régions de la wilaya qui compte actuellement plus de 3.000 artisans, femmes et hommes, activant dans 396 activités.

La wilaya d’Adrar est réputée notamment pour la poterie noire, un métier qui distingue la région de Tamantit, la vannerie à base de feuilles de palmiers, le tissage et notamment le tapis «Fatis», réputé dans la région de Zaouiet Debbagh et d’autres métiers tels que l’argile, les habits traditionnels féminins et masculins et le cuir de la région d’Aoulef, a précisé le responsable 

Pour assurer une pérennité à ces métiers, des actions de formation financées par le fonds d’aide à l’artisanat, sont organisées périodiquement au profit des jeunes, afin d’assurer une relève et de préserver ces métiers ancestraux.Ces derniers constituent, selon le responsable, une attraction touristique supplémentaire et donc une ressource financière pour les milliers d’artisans activant dans l’artisanat.
Dans ce sens, de nombreuses associations artisanales ont été créées dans diverses localités d’Adrar et notamment dans la couture traditionnelle.

Des jeunes filles et femmes ont bénéficié des formations dans cette spécialité, comme l’a signalé la présidente de l’association Hawa de la couture traditionnelle, Baali Zohra.«Depuis sa création, en 2005, notre association forme, chaque année, entre 12 et 15 filles qui sont actuellement en activité. Leurs produits sont très prisés par les touristes étrangers et nationaux notamment durant les mawssim, comme le  jour de l’an, fête célébrée à Timimoun, le mawlid ennabaoui et autres fêtes», a indiqué cette formatrice qui souligne par ailleurs, que cet effort est consenti pour préserver l’artisanat local et permettre aux jeunes filles de travailler et de gagner leur vie décemment.

Par ailleurs, l’association accompagne ses adhérentes et ses stagiaires dans l’obtention de microcrédits afin de lancer leurs propres affaires et s’intégrer dans le monde du travail.De son côté, la jeune couturière Medjebri Fatéma s’est dit très ravie de participer à cette semaine qui lui a permis de se faire connaitre et écouler ses produits. Bénéficiant, elle aussi, de la formation de l’association Hawa cette jeune couturière, installée à son compte, a également créer une association intitulée Assala wel mouassara (authenticité et modernité) qui vise à former d’autres filles d’Adrar pour promouvoir ce créneau, a-t-elle souligné. 

L’absence d’espaces commerciaux des produits artisanaux, la cherté des matières d’œuvre et les frais élevés de transport eu égard à l’immensité de l’étendue de la wilaya d’Adrar et de son éloignement constituent pour le président de la chambre des métiers et ces deux artisans, de véritables handicaps pour le développement de l’artisanat dans cette région.

«Les autorités compétentes devraient s’impliquer davantage pour le bien et des artisans et de l’artisanat de manière générale», ont-ils indiqué.Pour sa part, le président de la CAM de Tlemcen, qui a accueilli la délégation d’Adrar, pendant une semaine, Bouakeul Nasreddine, a estimé que l’idée d’organiser cet échange, met non seulement en valeur l’artisanat de notre pays mais contribue également à l’épanouissement professionnel des artisans.

«Pour une première expérience, le bilan est très positif», a-t-il souligné en précisant qu’il faudrait à l’avenir penser à multiplier ce genre de manifestation, pour créer une dynamique artisanale nationale qui motivera davantage les artisans et par conséquent, développer ce secteur très porteur sur le double plan, économico-touristique et identitaire puisqu’il symbolise un legs patrimonial non indéniable du pays tout entier.

La multiplication de ce genre de manifestation, initiée pour la première fois par le ministère de tutelle, contribuera à «booster» ce secteur générateur d’emplois et de richesses durables, se sont accordés à dire tous les participants à cette semaine d’artisanat d’Adrar à Tlemcen.