Politique linguistique : Plaidoyer pour une prise en charge scientifique

Publié par Dknews le 19-10-2022, 19h39 | 5

Le rapprochement des visions entre le législateur et le scientifique est nécessaire pour la prise en charge et la mise en évidence de la réalité plurilinguistique du pays, a préconisé mardi à Tizi-Ouzou, la Professeure Malika Sabri, de l'Université Mouloud Mammeri (UMMTO).

Intervenant à la 17ème conférence internationale de l'Académie Internationale de droit linguistique qui se tient à la même université, Pr. Sabri, a plaidé pour "une approche pluridisciplinaire dans l'élaboration des textes juridiques sur la réalité linguistique du pays".

Une réalité qui, a-t-elle souligné, "se caractérise par une diversité à mettre en évidence dans les textes pour satisfaire l'ensemble des locuteurs en présence".

"Il est nécessaire pour le législateur de faire appel aux spécialistes de différentes disciplines pour construire une vision des plus objectives possible", de l'avis de Mme Sabri.

Elle a ajouté que "le sociolinguiste peut éclairer le législateur sur la dynamique sociale d'abord et sur le rôle et la fonction de la langue dans cette dynamique, et partant, proposer des solutions pour une no uvelle structuration des textes juridiques".

Pr Sabri a, également, plaidé pour "la soustraction de la question linguistique aux influences, étirements et autres contingences, politiques et idéologiques, qui flouent le débat et la circonscrire dans la seule approche de développement".

Pour cela, "il est impératif de produire des textes claires englobant l'ensemble de cette réalité et les accompagner de textes et mécanismes pour permettre leur application", a-t-elle conclu.

Organisée par le laboratoire d’Aménagement et de l’Enseignement de la Langue Amazighe (LAELA) de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou en collaboration avec l’Académie internationale de droit linguistique de Montréal (Canada) et l’Institut de Linguistique appliquée de l’Université d’Adam Mickiewicz de Poznan (Pologne), cette rencontre, la 17ème du genre, a regroupé 31 communicants, dont 9 en ligne, de 12 pays.

Des communications portant sur différents thèmes en relation avec la problématique des langues sont programmées au cours de cette conférence de trois jours, qui a débuté lundi.