Batna : Du rôle du roman algérien dans la "promotion" du patrimoine culturel (rencontre)

Publié par DK NEWS le 22-11-2022, 16h13 | 24

Les intervenants au colloque international sur "le roman algérien contemporain, du local à l’universel", ouvert lundi à l’Université Batna-1, ont mis l’accent sur "le rôle du roman algérien dans la promotion du patrimoine culturel du pays".

Ils ont relevé dans ce contexte "la diversité du capital historique, culturel et patrimonial que possède l’Algérie qui a également des créateurs capables de traduire cette profusion en textes qui puisent leur singularité de notre civilisation et de notre histoire".

Les participants à cette rencontre de deux jours tenue à la faculté de la langue et littérature arabes et des arts à l’initiative du laboratoire encyclopédie algérienne ont invité les écrivains à produire des romans qui expriment leurs valeurs et traditions et valorisent leur culture et histoire. Dr. Amina Laala de l’université de Tizi ouzou a estimé "nécessaire pour l’écrivain revisiter le moi, la mémoire et l’histoire et mettre en avant les valeurs de sa société pour être local et exprimer dans le même temps les valeurs partagées avec les autres peuples du monde", c onsidérant impératif de changer la notion du local et de l’universel dans le roman.

Elle a souligné qu’il y a des romanciers arabes et algériens qui raffermissent le rapport du roman à l’histoire citant le romancier Dr.

Azzedine Djellaoudji lauréat du prix Katara du roman arabe qui, a-t-elle noté, est parvenu à l’universalité avec son œuvre "L'étreinte des vipères" noyée dans les détails du local de l’histoire de l’Algérie. Intervenant à son tour, Dr. Djellaoudji a estimé qu'"il nous faut par la littérature résister à la notion de l’universalité occidentale pour développer notre propre universalité à partir de notre local, de notre patrimoine et de notre civilisation riche loin des valeurs occidentales qui expriment leur culture".

Il a également relevé que la consécration de son roman "L’étreinte des vipères" est "un couronnement à la résistante par l’écriture", affirmant qu'"il nous faut aujourd’hui produire des textes qui nous représentent et représentent nos cultures locales et ne plus faire l’écho aux écrits occidentaux".

Dr. Safa Eddine El Kayssi de l’université de Bagdad (Irak) a estimé dans sa téléconférence que le roman algérien a atteint l’universalité par le fait d’être proche et attaché à son patrimoine et à son vécu dans ses détails traduisant les tracasseries quotidiennes, les aspirations et l’identité de l’algérien.

Les interventions de la première journée du colloque ont unanimement considéré que l’écrivain qui mise sur la notion occidentale de l’universalité devient otage des organisations qui contrôlent l’industrie du livre et le transforme en marchandise négociée au détriment des principes et des valeurs.

La rencontre marquée par une forte présence d’étudiants et intellectuels a regroupé des intervenants de plusieurs universités du pays ainsi que des universitaires de Tunisie et d’Irak intervenant par téléconférence.