L’année?écoulée a été marquée par une recrudescence de l’insécurité alimentaire et de l'inflation au niveau mondial, selon le bilan de la Banque mondiale (BM) sur 2022 publié sur son site web.
"Placée sous le signe de l'incertitude, 2022 a connu une forte hausse de l'insécurité alimentaire et de l'inflation qui ont considérablement augmenté tout au long de l’année précédente", a fait constater le rapport de la BM. "Le ralentissement économique mondial, les perturbations des chaines d'approvisionnement, ainsi que le conflit en Ukraine, ont été à l’origine de cette flambée des prix des denrées alimentaires", explique le rapport.
Le document évoque également l'augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles qui ont également provoqué de fortes hausses de prix de nombreux produits et intrants agricoles, notamment les engrais. "Les inondations dramatiques au Pakistan ont fait des centaines de victimes et déplacé des millions d’habitants, les sécheresses en Chine et dans la Corne de l'Afrique ont touché des millions de personnes, et l'Europe a connu des vagues de chaleur caniculaire historiques et sa pire sécheresse depuis 500?ans", lit-on dans le rapport.
Face à ces catastrophes, le Groupe de la Banque mondiale affirme avoir intensifié son soutien pour aider les pays à répondre en même temps aux exigences de l’action climatique et du développement, en mobilisant un montant annuel record de 31,7?milliards de dollars en faveur de financements pour le climat.
L'institution financière mondiale a également mis en avant sa contribution dans la lutte contre la famine et l'insécurité alimentaire dans le monde en consacrant "une enveloppe de 30?milliards de dollars sur une période de 15?mois".
L'objectif est d'améliorer la sécurité alimentaire, promouvoir une agriculture soucieuse de la nutrition et renforcer la sécurité sanitaire de l’alimentation", a-t-elle assuré. Globalement, la reprise économique amorcée en 2022 s'est révélée "instable et inégale", d'après le document de la BM, qui évoque l'impact socioéconomique de la crise sanitaire. "La pandémie (Covid-19) a provoqué la pire régression dans la réduction de la pauvreté depuis des décennies, et la reprise post-COVID s'est révélée très inégale", jugent les auteurs du rapport, en affirmant que le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté pourrait atteindre 685?millions à la fin de cette année, fais ant ainsi de 2022 la deuxième pire année en vingt ans en matière de réduction de la pauvreté (après 2020).
Au-delà des effets persistants de la pandémie, les hausses de prix de l'alimentation et de l'énergie causées par les chocs climatiques et les conflits ont freiné la reprise.
Selon de nouvelles projections de la banque, environ 574?millions de personnes continueront à vivre dans l'extrême pauvreté en 2030, soit près de 7?% de la population mondiale, "un taux bien en deçà de l’objectif mondial de 3?%", a-t-on conclu.