La bataille de "Besbassa" à Djelfa : une halte mémorable dans l'histoire révolutionnaire de la région

Publié par DK NEWS le 21-01-2023, 15h58 | 9

La bataille de Besbassa, survenue le 21 janvier 1960 sur les monts escarpés de la région de "Guaiguaâ" (dans les environs de Dar Chioukh actuellement) constitue une halte mémorable dans l'histoire révolutionnaire de la 2e région de la Wilaya VI historique.

 Dénommée, également "Etheldja" par certains, cette bataille, qui a gravé en lettres d’or les sacrifices des moudjahidine de l’Armée de libération nationale (ALN) qui l'ont mené à armes inégales, face à un ennemi qui disposait des moyens militaires importants.

 Dans son témoignage sur cette bataille à l'APS, le moudjahid Belkacem Zeroual, auteur d'un  livre sur cette bataille, intitulé "Preux chevaliers aux premières lignes", a souligné que les moudjahidine avaient pris la direction des monts Guaiguaâ, où une réunion était prévue. Le périple vers le lieu de la rencontre s’avéra très difficile, car beaucoup de neige était tombée, le froid était glacial et les hommes avaient faim", se souvient t-il.

"Nous étions très affaiblis, mais nous arrivâmes quand même au lieu du rendez-vous, où no us prîmes nos positions dans l’attente de la réunion des commandants des zones, non sans avoir envoyé des messagers aux populations locales pour nous ravitailler en nourriture", a ajouté le moudjahid Zeroual, actuellement responsable au bureau de wilaya de l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM).

Sur leur chemin, les moudjahidine laissèrent malheureusement leurs empreintes sur la neige, permettant ainsi aux forces de l’armée française de les suivre et de les attaquer par surprise. Ils réussirent néanmoins à prendre la fuite et à rejoindre le lieu de la rencontre. Mais les forces françaises firent appel à leur arsenal de guerre pour encercler les monts "Guaiguaâ".

Le jour de la bataille, l’armée française ratissa la région, tout en restant prudente, car le site était à découvert à cause de la neige. "Nous les avons attendus de pied ferme jusqu’à ce qu’ils soient dans notre ligne de mire. Nous les avons alors arrosé de tirs nourris, en tuant sur le coup sept soldats français, au moment où le reste avait pris la fuite", a poursuivi le même moudjahid.

C’est alors que les moudjahidine sortirent de leur refuge révélant ainsi leur positions à l’ennemi, qui a usé de toute sa force de frappe, notamment l’artillerie et les hélicoptères qui lâchèrent leurs bombes incendiaires, transformant les lieux en un véritable enfer sur terre, où beaucoup de moudjahidine tombèrent au champ d’honneur, selon le même témoignage.

 

Un face à face implacable entre l’ALN et l’ennemi

 

La bataille de Besbassa a constitué l’un des face à face les plus "implacables" et "féroces" entre les moudjahidine de l’ALN et les forces coloniales dans la 2éme région de la wilaya VI historique, selon le conservateur du patrimoine historique au musée du moudjahid de Djelfa, Messaoud Benkida.Elle fut menée par le commandant Slimani Slimani dit "Lekehel" et nombre d’officiers de l’ALN, dont Belkacem Lekrada, Djaballah Makhlouf, Tahar Erreg, Belkaid Tahar, Zagher Belkacem, Boudkhil Saria et Lekliti Cheikh. Se référant à des témoignages vivants de moudjahidine ayant survécu à cette glorieuse bataille, M. Benkida a souligné que les forces coloniales avaient pisté les moudjahidine jusqu’à la forêt de Besbassa à l’Est.

L'affrontement sanglant et inégal entre des soldats français armés jusqu’aux dents, soutenus par l'artillerie et des avions de combat, et des moudjahidine avec des armes dérisoires et une foi inébranlable en leur juste cause, se solda par la mort au champ d’honneur de 57 moudjahidine, dont les officiers Belkacem Lekrada, Belkacem Zagher et Mohamed Mezghiche alors qu'une vingtaine d’autres, dont le c ommandant Slimani Lekehel, qui avait été évacué sur les épaules de ses compagnons, en raison de la gravité de ses blessures, ont été blessés.