Bejaia : Commémoration de la mort de 14 chouhada de Djermouna

Publié par DK NEWS le 22-01-2023, 15h33 | 57

Le 66e anniversaire de la mort de 14 chouhada tombés au champ d'honneur, les armes à la main le 20 janvier 1957 dans le village de Djermouna, à la périphérie de la ville de Kherrata a été commémoré samedi par le musée du Moudjahid de Bejaia.  

Lors d'une rencontre organisée à l'occasion, des moudjahidine, des proches des martyrs, notamment leurs enfants, et des historiens, ont apporté leurs témoignages sur cette journée funeste du 20 janvier 1957, qui a vu l’armée coloniale attaquer par surprise le village de Djermouna, tuant une trentaine de personnes dont des enfants et des vieillards, et détruisant et brulant plusieurs maisons.

Parmi les victimes, figuraient 14 combattants de l’Armée de libération nationale (ALN) qui se trouvaient dans quatre (4) maisonnettes, qui pour se soigner, qui pour se reposer après de long périple dans la montagne, et qui ont tous péri non sans avoir farouchement résisté à cette offensive, conduite avec de grands moyens, notamment l’artillerie et l’aviation. L’opération, qualifiée par un moudjahid de "criminelle" a été menée en représailles contre une embuscade tendue pa r les moudjahidine quelques jours plutôt, contre un détachement militaire colonial dans la région et qui a couté la vie à beaucoup de soldats français. Dans sa réaction aveugle, l’armée coloniale a tiré avec "haine et acharnement" tant sur les civils que les combattants de l’ALN, rapportent des intervenants.

Dans un témoignage vivant et bouleversant, la moudjahida Mebarki N’Djima, de son nom de guerre "Zina", qui a vécu dans le village, s'est remémorée la mobilisation et la résistance du village où "tous les moudjahidine de passage y trouvaient chaleur, aide et assistance, et repartaient littéralement requinqués après leur séjour dans la région", a-t-elle dit.

Dans son récit, Zina, la mémoire vive malgré ses 90 ans, a gardé le souvenir impérissable de ses rencontres, des moudjahidine qui ont transité par le village ou qui ont pris part aux combats dans la région, des lieux de batailles et surtout des affres vécues par les populations locales, à qui elle a rendu un vibrant hommage pour leur engagement.

Parmi les exemples de bravoure évoqués, elle a cité celui du martyr Cherif Semaoun, tombé sous les balles assassines du colonisateur à l'âge de 27 ans, en ce jour fatal, pour devenir le symbole de Djermouna pour avoir été le premier martyr du hameau.