Histoire : Le système de santé colonial a été mis en place au profit des soldats et des colons (colloque)

Publié par DK NEWS le 29-01-2023, 16h54 | 76

Les participants aux travaux de la deuxième et dernière journée du colloque international sur l'histoire du mouvement médical en Afrique du Nord ont soutenu mercredi à Oran, que le système de santé du colonialisme français en Algérie a été mis en place au profit des seuls soldats et des colons.

Le Pr Fella Moussaoui, enseignante à l'Université d'Alger 2 "Belkacem Saâdallah", a indiqué, dans son intervention, que les Français sont venus en Algérie avec des maladies que la population autochtone ne connaissait pas, comme la petite vérole, le choléra et autres.

Lors de cette rencontre, organisée par le laboratoire de recherches historiques, sources et traductions de la faculté des sciences humaines et islamiques de l'université d'Oran 1 "Ahmed Ben Bella", cette conférencière a ajouté que les responsables du système de santé colonial privaient les Algériens des prestations de santé comme la vaccination.

De son côté, le professeur Noureddine Illal, enseignant à l'université de Blida 2, a souligné que le système de santé était étroitement lié au projet économique capitaliste colonial en Algér ie et les médecins français "jouaient le rôle de parrain social et économique du projet colonial, à travers les cliniques dans lesquelles ils travaillaient ou à travers les églises qui organisaient des activités sanitaires".

Les professeurs Aït Meddour Mahmoud de l'université de Bejaïa et Aïcha Hassini de l'université de Bouira ont également évoqué, dans une intervention conjointe par visioconférence, "la contribution des établissements coloniaux éducatifs et médicaux sous couvert humanitaire au service du projet d'implantation coloniale française en Algérie et de christianisation, afin d'imposer un contrôle colonial sur le pays".

Pour sa part, le Pr Mohamed Belhadj, enseignant à l'université d'Oran 1 fait état de "comportements inhumains des agents français dans le domaine de la santé, qui, quelques mois avant l'indépendance, exécutaient les victimes des attentats de l'OAS, lors de leur transfert à l'hôpital civil d’Oran". Il a expliqué que "cette situation a poussé le Commandement de la révolution à Oran à créer des cliniques spéciales et secrètes, prises en charge par des médecins et d’infirmiers, qui recevaient et soignaient les blessés algériens".

Au cours de la deuxième journée de la rencontre, des professeurs et des chercheurs de l’extérieur de l'Algérie, notamment de Libye, Tunisie, Sultanat d'Oman et Egypte, ont donné des interventions par visioconférence portant sur l'histoire des établissements de santé et les contributions des médecins arabes dans le développement de traitements et la recherche de médicaments, en plus d'autres interventions.