Pakistan: L'opposant Khan annonce l'abandon des pourparlers avec le gouvernement

Publié par Dknews le 22-08-2014, 16h18 | 20

L'opposant pakistanais Imran Khan a annoncé jeudi l'abandon des pourparlers avec le gouvernement et la poursuite de son sit-in à Islamabad "tant que le Premier ministre Nawaz Sharif n'aura pas démissionné".

Des milliers de partisans d'Imran Khan, ex-gloire du cricket reconverti dans la politique, et du chef politico-religieux Tahir ul-Qadri, campent depuis près d'une semaine dans la capitale pour exiger la démission de M. Sharif dont ils estiment l'élection, en mai 2013, entachée de "fraudes massives". Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'entourage du Premier ministre avait entamé des pourparlers avec les équipes de MM. Khan et Qadri afin de mettre un terme à cette crise politique qui paralyse la capitale.

"Les pourparlers avec le gouvernement sont terminés. Comment pourraient-ils même aller de l'avant alors que nous exigeons au préalable la démission du Premier ministre Sharif", a déclaré M. Khan à ses partisans réunis devant le Parlement. "Nawaz Sharif, j'ai une chose à vous, je ne quitterai pas cette place tant que vous n'aurez pas démissionné", a lancé M. Khan. Khan est le chef du Parti de la Justice (PTI), une formation arrivée en troisième place lors des élections de mai 2013 fort d'appuis chez les jeunes, la fragile classe moyenne et dans le nord-ouest.

Son parti, qui n'était pas représenté lors du vote jeudi à l'assemblée, avait annoncé plus tôt cette semaine, dans un énième coup de théâtre, la démission future de l'ensemble de ses députés au Parlement. Tahir ul-Qadri, lui, dirige un réseau d'écoles religieuses modérées et un mouvement politique bien organisé constitué de ses dévots.

Les deux hommes avaient promis un million de manifestants pour leur marche, entamée la semaine dernière, sur la capitale afin de réclamer la démission de M. Sharif et exiger une enquête sur les allégations de fraudes lors des dernières élections. Mais leur appel n'a pas porté au delà de leur noyau dur de fidèles qui restent néanmoins des milliers réunis devant le parlement.