République démocratique du Congo EAC : nouvel appel à un "cessez-le-feu immédiat" dans l’Est de la RD Congo

Publié par DK NEWS le 05-02-2023, 15h40 | 4

Les chefs d’Etat de la Communauté de l'Afrique de l’Est (EAC) ont appelé, samedi, à un cessez-le-feu "immédiat" dans l’Est de la République démocratique du Congo où les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) ont lancé des offensives majeures dans deux territoires de la province du Nord-Kivu frontalière avec le Rwanda et l’Ouganda.

Réunis dans la capitale burundaise, Bujumbura, les présidents Yoweri Museveni de l’Ouganda, Paul Kagame du Rwanda, Samia Suluhu de la Tanzanie, Evariste Ndayishimiye du Burundi, Félix Tshisekedi de la RDC et le ministre des affaires du Sud-Soudan, Deng Alor Kuol, ont signé une déclaration finale dans laquelle ils ont exigé un "cessez-le-feu immédiat et une intensification du dialogue".

Le sommet de Bujumbura note que la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC "est une question régionale qui ne peut être réglée durablement que par un processus politique".

Les présidents soulignent la "nécessité de renforcer le dialogue entre toutes les parties".

Le sommet a également demandé un "retrait" des groupes armés étrangers et un déploiement "rapide" de toutes les troupes censées comp oser la force régionale contre les groupes armés. Seuls le Kenya et le Burundi ont déployé des centaines de soldats. Depuis la mi-janvier, de violents combats opposent les militaires congolais aux rebelles du M23. Fin 2022, les rebelles s’étaient repliés laissant des localités à la force régionale, mais le M23 a de nouveau lancé des offensives et s’est emparé de la cité de Kitshanga.

Au cours des derniers jours, des dizaines de milliers de personnes ont été prises dans l’étau des violences armées dans les localités de Kitshanga (territoire de Masisi), Kishishe (territoire de Rutshuru) et leurs environs dans la province du Nord-Kivu, les obligeant à fuir leur domicile.

"Les organisations humanitaires nationales et internationales sont fortement préoccupées par cette situation, notamment celle de centaines de personnes qui sont menacées par des individus armés et qui ont trouvé refuge dans et autour d'une base de la Monusco à Kitshanga", a déclaré samedi Bruno Lemarquis, Représentant spécial adjoint à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) et Coordonnateur humanitaire résident en RDC.

 

Rébellion du M23 en RDC: des milliers de personnes "prises en étau" (ONU)

 

Des dizaines de milliers de personnes sont "prises dans l'étau des violences armés" face à l'avancée récente de la rébellion du M23 dans l'Est, a déclaré samedi OCHA, la coordination humanitaire de l'ONU en RDC dans un communiqué.

Les rebelles se sont emparés de plusieurs localités dont Kitshanga, ville d'environ 60.000 habitants, et Kirolirwe, à respectivement 90 km et 50 km au nord-ouest de Goma, provoquant la fuite de plusieurs milliers de personnes ces derniers jours. L'armée a reconnu s'être retirée de certaines localités pour, selon elle, épargner les populations civiles.

"Des milliers de personnes, témoins impuissants des violences, continuent de payer un lourd tribut" a déclaré dans ce communiqué Bruno Lemarquis, Coordinateur humanitaire pour les Nations unies en RDC.

La rébellion majoritairement tutsi du M23 a repris les armes fin 2021, après près de dix ans d'exil au Rwanda et en Ouganda voisins. Elle s'est emparée de vastes pans des territoires de Rutshuru et de Masisi, au nord de Goma près des frontières rwandaise et ougandaise. Egalement selon le communiqué, "des centai nes de personnes qui sont menacés par des individus armés" se sont réfugiées "dans et autour d'une base de la Monusco (la mission de l'ONU en RDC) à Kitshanga." Le 1er février, l'organisation humanitaire Save the children déclarait que "plus de 122.000 personnes auraient fui leur domicile en l'espace d'une journée après une nouvelle escalade du conflit." L'ONG américaine s'alarme qu'à cause des violences de ces derniers jours "des milliers d'enfants sont laissés dans une situation de vulnérabilité face aux abus." Selon OCHA, les menaces posées par les acteurs armés restreignent "la capacité de la population civile à se déplacer pour échapper à la violence" ainsi que celle "des organisations humanitaires à accéder aux personnes vivant à Kitshanga et dans les localités voisines." Les chefs d'Etats de plusieurs pays d'Afrique centrale et de l'Est se sont réunis samedi en sommet extraordinaire à Bujumbura, pour discuter de la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo et ont lancé un nouvel appel aux groupes armés de l'est de la RD Congo pour qu'ils déposent les armes et se retirent.