République démocratique du Congo : Trois manifestants tués lors de l'attaque d'un convoi de l'ONU

Publié par DK NEWS le 08-02-2023, 16h32 | 5

Trois manifestants ont été tués mardi soir dans "l'attaque violente" d'un convoi de l'ONU au nord de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, a annoncé la mission de l'ONU en RDC (Monusco).

"Les Casques bleus revenaient d'une mission de ravitaillement à Kiwanja", à environ 70 km au nord de la capitale provinciale du Nord-Kivu, et se rendaient à Goma, "accompagnés par des FARDC" (militaires congolais), précise la Monusco dans un communiqué.

Peu avant d'arriver à Goma, "ils ont été assaillis par des manifestants qui, auparavant, avaient barricadé la route avec de grosses pierres, obligeant ainsi le convoi à s'immobiliser".

Des "assaillants" ont alors mis le feu à quatre camions dont ils ont "subtilisé la cargaison".

"Trois personnes ont malheureusement perdu la vie durant les échauffourées", tandis que les Casques bleus et les FARDC "tentaient de protéger le convoi", ajoute la Monusco.

"Une enquête conjointe avec les autorités congolaises permettra de déterminer les circonstances de ces décès regrettable", dit-elle.

La cheffe de la Monusco, Bintou Keita, "compatit avec les familles des disparus et présente ses sincères condoléances", indique encore le communiqué de la mission de l'ONU. "Elle réitère son appel à la population pour faciliter la libre circulation du personnel de la Monusco", ajoute-t-il.

 

Rébellion M23 : l'armée marche dans Goma pour "rassurer" la population

 

L'armée congolaise a défilé mardi dans Goma pour "rassurer" la population de la capitale provinciale du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, au lendemain d'une manifestation violente contre la force est-africaine accusée d'inaction face aux rebelles du M23, ont rapporté des médias.

Des militaires ont été déployés en nombre sur certains axes, qu'ils ont remontés en marchant en colonnes ou à bords de jeeps armées, dissuadant notamment des groupes de jeunes de dresser des barricades dans cette ville de plus d'un million d'habitants. L'objectif de cette "marche de dissuasion" des forces armées de la RDC était de "rassurer la population", de lui montrer que l'armée est là, "prête à parer à toute éventualité", a déclaré le colonel Guillaume Ndjike, son porte-parole.

Lundi, une manifestation à l'appel d'un collectif de mouvements citoyens s'était achevée par des pillages de boutiques et de certaines églises fréquentées par des "rwandophones".

Les manifestants protestaient contre la "passivité" des militaires de la force de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC), dont les premières troupes kényanes ont été déployées en novembre à Goma. Les organisateurs, qui projetaient de mener plusieurs jours de grève générale, ont appelé dans la soirée à la levée du mouvement, mais la plupart des commerces sont restés fermés mardi.