Explosions nucléaires à Reggane (Adrar) : appel à approfondir les recherches historiques et scientifiques

Publié par DK NEWS le 13-02-2023, 16h30 | 16

La nécessité de jeter toute la lumière sur les explosions nucléaires menées par la France coloniale à Reggane, dans la wilaya d'Adrar, en approfondissant les recherches historiques et scientifiques, notamment sur leurs effets dévastateurs, pour obliger la France à assumer sa responsabilité dans ce crime atroce, a été soulignée par des chercheurs et autres intéressés par ce dossier.

Universitaires, juristes et historiens ont mis en avant, à la veille de la commémoration du 63ème anniversaire des explosions nucléaires de Reggane (13 février 1960), l'importance d'approfondir les recherches historiques et scientifiques pour mettre à nu les crimes de la France coloniale dans le Sud algérien. Dans ce contexte, Abderrahmane Baathmane, enseignant à l'Université Ahmed Draia d'Adrar, a affirmé qu'''en approfondissant les recherches sur les explosions nucléaires coloniales françaises dans le Sahara algérien, les tentatives de la France d'échapper à sa responsabilité en véhiculant des données erronées sur ce dossier seront dévoilées et sto ppées". L'intervenant a estimé qu'il faut en premier lieu corriger les termes faussés utilisés pour minimiser l'ampleur et les conséquences de ce crime, à l'exemple de qualifier ''d'essais nucléaires" les explosions nucléaires menées par la France coloniale pour leur conférer ''une nuance pacifique".

Abondant dans le même sens, l'universitaire Abdelfettah Belaroussi (Adrar) a rappelé que les explosions nucléaires coloniales françaises à Reggane "font partie de sa politique de la terre brûlée menée en riposte aux victoires et hauts faits réalisés lors de la glorieuse Guerre de libération nationale dans le Sud du pays, ayant mis en échec les desseins de la France coloniale visant à séparer le Sud, aux énormes potentialités économiques et stratégiques, du reste du pays".

''La France coloniale a usé d'une puissance explosive dépassant fortement la bombe d'Hiroshima (Japon), qui a eu des conséquences dévastatrices sur la population locale et l'environnement", a ajouté M. Lâaroussi. De son côté, le chercheur en histoire, Abderrahmane El-Maharzi, a indiqué que "17 explosions nucléaires ont eu lieu entre la région de Reggane à Adrar et In-Ekker à Tamanrasset, dont certaines souterraines et d'autres menées en surface", relevant qu'"elles constituent un crime contre l'humanité tel que défini par l'arti cle 3/9 de l'accord de Londres signé le 8 août 1945, ayant donné lieu à la mise en place du tribunal international de Nuremberg pour juger les auteurs des massacres de la seconde Guerre mondiale".

Le chercheur en histoire a poursuivi que les explosions, précédées par la distribution des dosimètres à la population, n'ont épargné ni l'homme, ni la nature, dénonçant "un génocide programmé".

 

Larges condamnations  des explosions de Reggane

 

L'universitaire Asma Bilal (Adrar) a expliqué, de son côté, que les explosions nucléaires menées par la France coloniale dans le Sud algérien ont été dénoncées par le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA), qui a condamné vigoureusement les explosions nucléaires sur la scène internationale mettant à profit sa participation aux conférences et congrès internationaux pour dévoiler leurs conséquences désastreuses.

Elle a ajouté que ''les positions arabe, africaine et asiatique fustigeant les explosions nucléaires dans le Sud algérien ont contribué largement à l'appui de l'Algérie dans son combat contre le colonialisme français". "On était devant une solidarité mondiale contre les puissances colonialistes'', a-t-elle poursuivi.

L'universitaire Mâamar Naceri, a rappelé, quant à lui, que ''la France tentait de rallier le club des grandes puissances nucléaires durant la guerre froide, et a choisi le Sud algérien pour mener ses explosions nucléaires, avant d'ajouter que ''la France coloniale a utilisé délibérément une population de plus de 42.000 âmes comme cobayes".