Technologies de l’information et de la communication en Algérie : Ambitieuse politique pour un vaste territoire

Publié par Samy yacine le 22-08-2014, 18h25 | 78

Des quelques informations recoupées d’événementiels officiels organisés durant cet été, apparaît une réelle volonté de faire bouger les frontières de déploiement de l’usage des technologies de l’information et de la communication, en Algérie, en dépit de contraintes nées de l’environnement socioéconomique mais surtout de l’étendue du territoire.

En descendant  avec la wali d’Alger, durant le mois de Ramadhan écoulé, au centre de la capitale pour notamment consacrer le lancement du musée de la  poste décidé par le Président Bouteflika au siège de la Grande poste d’Alger, la ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, a donné un aperçu de la nette volonté d’aller vers une extension  de l’usage des technologies de l’information et de la communication au service du citoyen.

Même pour les petites machines de distribution des billets de banque, les fameux DAB (distributeurs automatiques de billets) plus répandus sur le réseau postal qu’au niveau des établissements bancaires, Mme Derdouri a joué le jeu en donnant des indications réalistes aux journalistes qui se sont fait l’écho de souci rencontrés régulièrement par des usagers confrontés à des pannes notamment en dehors de jours ouvrables et des heures de service de l’administration.

Tout en déclinant l’action envisagée, notamment la maîtrise technologique de ce parc d’équipements utilisés par le citoyen, la ministre a admis qu’un certain nombre  « de problèmes gênent l’exploitation normale des DAB, notamment la dépendance au fournisseur étranger pour les réparations, la non-maîtrise des logiciels qui servent à leur fonctionnement, sans oublier les problèmes d’utilisation à travers les actes de vandalisme dont ils font l’objet », peut on lire sur le site officiel de son ministère. »

La visite sur le terrain de la ministre des PTIC a été l’occasion de connaître les grandes lignes du programme d’investissement arrêté par les pouvoirs publics pour améliorer l’accessibilité aux différents réseaux de communication. Les grands enjeux sont dans l’extension des capacités algériennes en matière d’infrastructures, notamment pour la généralisation de l’accès à internet, en haut débit. L’octroi de licence aux trois opérateurs de la téléphonie mobile, fin 2013,  a été suivi par un effort important des services d’Algérie Télecom pour accélérer l’extension du   réseau national en fibre optique.

Engagé dans un gigantesque programme de réalisation de 20000 kilomètres supplémentaires sur la période 2013/2014, les responsables de l’opérateur historique Algérie Télecom ont eu la lucidité de comprendre les contraintes de l’environnement et notamment du déficit en capacités de réalisation. En visite dans la wilaya de Bouira en juillet dernier, Azouaou Mehmel, PDG d’AT, constant que  les programmes arrêtés pour la    connexion des villages de plus de 1000 habitants n’ont pas connu un grand taux d’avancement, et que le la pose de 20 000 km de fibre optique prévue  pour l’année 2013/2014, étant encore à moins  de 20%, il annonce alors le report du programme sur l’échéance 2015. Le temps de solliciter des partenaires institutionnels, notamment l’ANSEJ, pour étoffer le fichier national d’entreprises en réalisation dans le domaine du génie civil.

Tout en investissant dans le déploiement d’une infrastructure de télécommunication capable de couvrir  l’ensemble du territoire national, Algérie Télécom garde en tête le service de sa clientèle en téléphonie fixe ; un segment d’activité sur lequel elle consacre des moyens propres considérables pour élargir le taux de couverture ainsi que la qualité du débit. Pour rappel, alors qu’il était l’invité d’une émission de la Radio algérienne au mois de mai dernier, M.Mehmel annonçait qu’un «plan d'investissement en fonds propres d'un montant de 70 milliards de DA a été arrêté pour 2014 destiné à l'assainissement, l'expansion et la mise à niveau de l'ensemble de l'infrastructure d'Algérie Télécom ».

A l’occasion de sa visite à Bouira le P-DG d’AT a ainsi évoqué le lancement de la 4G fixe LTE au profit des cybercafés, en expliquant, d’après le correspondant de l’APS  que "la première phase de ce projet consiste à offrir le service aux clients professionnels. Maintenant, on va généraliser cette technologie pour toucher la masse du grand public, on a préféré ainsi commencer par les cybercafés au niveau des chefs-lieux avant d’arriver aux zones rurales".