A l’occasion de Yennayer, M. Assad El Hachemi, président du Haut-commissariat à l’amazighité, invité hier du Forum de DK News : 235000 apprenants en tamazight

Publié par Saïd Abjaoui le 08-01-2014, 19h23 | 173

La langue  amazighe existe depuis longtemps, et nous sommes à l’année 2964 dans le calendrier berbère. Cependant, la langue amazighe qui a traversé des milliers d’années, a survécu aux colonisations, à la guerre contre le terrorisme, et à tout ce qui avait tenté à rendre impossible 

cette langue. D’où est-elle venue ? On sait que la Berbérie avait occupé l’ouest de la vallée 
du Nil et l’ensemble du Sahara et y furent fondés de puissants royaumes. 


Les Berbères subirent les conquêtes romaine, chrétienne, l’invasion des Vandales  et il y eut de nombreuses conversions à l’islam après l’arrivée des musulmans. Nous sommes aujourd’hui mobilisés pour les fêtes musulmanes et pour les fêtes berbères , car notre identité est façonnée par nos caractéristiques religieuses et berbères.

Comment s’est construit le processus de notre identité nationale ? Nous sommes allés très loin dans la remontée  du passé , aussi loin que nos mémoires peuvent remonter et nous sommes revenus à aujourd’hui en assimilant les civilisations que nous avons rencontrées. Notre identité s’est enrichie des civilisations rencontrées. L’amazighité a assimilé notre méditerranéité qui est une composante de la berbérité.

Pour nous parler de ce qu’est Yennayer, de ce qu’il représente  dans la culture algérienne, le quotidien DK News  a invité M. Assad El Hachemi,  secrétaire général du HCA,  à nous en parler  au cours d’une conférence-débat avec la presse algérienne.

Le conférencier a expliqué d’abord les missions et attributions du HCA à savoir réhabiliter les fêtes amazighes et promouvoir la langue nationale qu’est la langue amazighe. Il est évident que la langue, toute langue ne peut évoluer que par sa mise en œuvre. Que celle-ci soit officielle ou seulement nationale, elle n’avancera que par sa mise en œuvre. 

La question s’était posée de connaître les limites d’utilisation de la langue berbère, à savoir enseigner le tamazight ou enseigner  en tamazight. Bien sûr, il s’agit d’abord d’enseigner une langue qui se développe avant que celle-ci ne le soit assez pour qu’elle soit une langue d’enseignement. 

Selon le SG du HCA, c’est en 1999 que le HCAQ avait décidé de demander que la journée de Yennayer soit une fête institutionnelle et qu’elle implique les institutions et la société civile plus le mouvement associatif. Les partenaires privilégiés sont les artistes et la société civile qui seront financés sur budget  du HCA.

Ceux qui encadrent les institutions sont des étudiants et enseignants de tamazight. Il faut bien sûr réhabiliter Yennayer comme référent commun à tous les Algériens. Le ministère de la Culture a instruit les directions locales à l’effet de contribuer à l’essor de cette journée de Yennayer, ceci pour dire que les autorités locales à l’image des walis investissent dans la préparation de cette fête. Pour lui donner un statut de fête nationale, le HCA propopse la révision de l’ordonnance du 26 juillet 1963 qui liste l’ensemble des fêtes nationales.

Une reflexion est engagée pour intégrer Yennayer sur cette liste. Cette année, c’est la wilaya de Tébessa qui est choisie pour commémorer la fête de Yennayer. A Tébessa, ce sont les Nememchas qui auront à en être les acteurs.

Un programme va être réalisé dans cette wilaya , avec divers ateliers de réflexions. Rappelons qu’au sein du HCA, il y a une direction de la promotion culturelle qui s’investira dans la mise en valeur de la culture dans cette wilaya et une attention particulière sera accordée à la promotion de la langue chaouia à Tébessa. Il sera encouragé la recherche locale. 

Le HCA intégrera également la dimension transfrontière de l’amazighité compte tenu du fait qu’elle existe dans les pays voisins. Pour ce qui concerne le nombre d’apprenants , il est de 235000 actuellement et la tendance ira à son augmentation. L’avenir de la langue amazighe peut être qualifié de bon car actuellement, il y a la formation diplomante de cette langue à savoir des licences, des magistères et même des doctorats d’Etat.