République démocratique du Congo : L'ONU suspend les vols humanitaires dans l'Est après de nouveaux tirs contre un hélicoptère

Publié par DK NEWS le 28-02-2023, 16h17 | 4

Les Nations unies ont annoncé, lundi, la suspension des vols humanitaires après des tirs contre un de leurs hélicoptères dans l'Est troublé de la République démocratique du Congo.

Un hélicoptère opéré par le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a essuyé vendredi des tirs non loin de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu", selon un communiqué du Bureau de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha).

L'hélicoptère rentrait de Walikale, un territoire situé à l'ouest de Goma, avec à son bord trois membres d'équipage et 10 travailleurs humanitaires. Tous sont sortis indemnes, a assuré l'agence onusienne.

Dans ce contexte, le PAM a "décidé de suspendre temporairement tous les vols humanitaires dans les zones de conflit au Nord-Kivu et en Ituri, jusqu'à ce que des mesures supplémentaires soient prises pour garantir la sécurité des vols et des acteurs humanitaires qui les utilisent", a expliqué Ocha.

Le Bureau onusien de la coordination humanitaire précise que cette suspension va affecter une douzaine d'axes dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, placées par les autorités congolaises depuis mai 2021 sous état de siège et administrées par l'armée.

Dans la province du Nord-Kivu où l'attaque de l'hélicoptère a eu lieu, trois territoires sur cinq sont touchés par des violences dues à la résurgence de la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 Mars"), à l'offensive depuis novembre 2021.

Plusieurs initiatives diplomatiques, infructueuses jusqu'à présent, ont été lancées, notamment par l'EAC (la communauté des Etats d'Afrique de l'Est), qui a créé une force régionale censée s'assurer du retrait du M23 des positions qu'il a conquises depuis un an.

Début février, toujours au nord de Goma, un Casque bleu a été tué et un autre blessé dans des tirs contre un hélicoptère en vol de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco).

Le 29 mars 2022, huit Casques bleus (six Pakistanais, un Russe, un Serbe) avaient péri dans le crash de leur hélicoptère au-dessus d'une zone de combats entre l'armée congolaise et les rebelles du M23.

 

66 détenus morts en deux mois dans la prison de Makala à Kinshasa

 

Soixante-six (66) détenus sont morts depuis le début de l'année à Makala, la grande prison de la capitale congolaise Kinshasa, à cause de leurs conditions de détention, selon un responsable d'une organisation locale de défense des droits humains en République démocratique du Congo.

Ils sont morts de malnutrition, par étouffement, ou encore par manque de soins, explique aux médias le militant Emmanuel Cole, un défenseur des droits des prisonniers qui effectue des visites régulières dans les centres de détention.

Dimanche, encore "deux prisonniers sont morts à la prison de Makala, moi-même j'ai vu leurs corps", ajoute-t-il.

Ces deux nouveaux détenus morts de leurs conditions de détention font passer le bilan à 35 décès uniquement pour le mois de février, selon M. Cole.

En janvier, son organisation avait pu documenter "31 cas de décès dont une femme", toujours à Makala.

Construite à l'époque colonial pour une capacité de 1.500 personnes, ce centre pénitentiaire compte actuellement 10.790 détenus, dont 7.780 en détention préventive, a indiqué M. Cole, qui suit au quotidien la situation des prisonniers.

Depuis le début de l'année, les autorités judiciaires ont accordé la libération conditionnelle à 635 détenus afin de désengorger le lieu, a précisé M. Cole, confirmant des informations de médias congolais.