Histoire : Oran commémore le 61e anniversaire du double attentat à la bombe à la place "Tahtaha"

Publié par DK NEWS le 01-03-2023, 16h58 | 21

Oran a commémoré mardi le 61e anniversaire du double attentat à la voiture piégée commis par la sinistre OAS (Organisation de l’armée secrète) le 28 février 1962 à la place "Tahtaha", au coeur du quartier populaire M'dina Jdida (Ville nouvelle).

Les autorités locales et des membres de la famille révolutionnaire ont déposé, au pied de la stèle commémorative érigée sur le lieu l'attentat criminel, une gerbe de fleurs, entonné l'hymne national et lu la Fatiha du saint Coran à la mémoire des chouhada, victimes de cet acte barbare et lâche qui a coûté la vie à plus de 80 personnes et fait des centaines de blessés. Ce crime a été perpétré avec deux voitures piégées par l'OAS le mercredi 28 février 1962 dans l'après-midi qui a coïncidé avec le 23e jour du mois sacré de Ramadhan, lorsque la place "Tahtaha" était bondée d'Algériens qui s'approvisionnaient en produits alimentaires, avant la rupture du jeûne, a indiqué à l’APS le moudjahid et fils de chahid, Sebii Ammar.

Le moudjahid Sbii, qui était présent sur les lieux, se rappelle les faits de ce crime odieux commis précisément à 16H55 alors qu’il était âgé de 22 ans, le qualifiant de "tentative désespérée de l'OAS d’arrêter le processus du recouvrement de la souveraineté nationale déjà enclenché".

La sinistre organisation terroriste OAS, a-t-il précisé, a commis ce lâche attentat en faisant exploser deux voitures piégées transportant plus d'un quintal d'explosifs, l'une sur la place "Tahtaha" et l'autre devant un local de vente de gâteaux orientaux qui était bondé de clients, ce qui a entraîné la mort de 80 martyrs et fait des centaines de blessés, dont 105 dans un état critique. Cette attaque, la plus sanglante qui avait pour objectif de semer la terreur, a souligné le moudjahid Sbii, "constitue une scène d’horreur qui ne s’effacera jamais de ma mémoire", et pour cause: les images de corps déchiquetés, de parties humaines éparpillées sur le sol et collées aux murs, des cadavres calcinés d'enfants, de femmes et d'hommes sans défense défilent toujours devant ses yeux, s'est-il remémoré.

Ce crime commis par l'Organisation de l'armée secrète terroriste française reste un des attentats les plus odieux dans l'Ouest algérien, survenu quelques semaines avant la proclamation du cessez-le-feu du 19 mars 1962 en préparation de la déclaration de l'indépendance de l'Algérie.