Economie mondiale : Plus de 50 pays sont concernés par le surendettement dans le monde (ONU)

Publié par DK NEWS le 06-03-2023, 15h04 | 4

Plus d'une cinquantaine de pays en développement sont surendettés, voire risquent le défaut de paiement, certains dépensant 20% de leur budget pour rembourser les intérêts de leur dette, a alerté l'ONU. Selon le chef du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner, "la hausse chronique des taux d'intérêt épuisait les finances de pays déjà accablés par la crise du Covid-19, les conséquences de la crise ukrainienne et leurs difficultés structurelles".

La situation pour eux "en termes de dette souveraine est vraiment très sérieuse", a-t-il expliqué dans une déclaration à la presse en marge d'un sommet des Pays les moins avancés (PMA). Citant une étude du PNUD parue le mois dernier, il a indiqué que "52 pays sont actuellement soit surendettés, soit au bord du surendettement et potentiellement en défaut de paiement". Ces économies "ne comptent que pour 3% de la dette mondiale, ce qui explique pourquoi les marchés ne s'en préoccupent pas autant qu'ils le devraient, mais elles représentent 40% des pauvres dans le monde et un sixième de la population mondiale".

Et 25 de ces 52 pay s utilisent "un cinquième du budget de leur gouvernement pour payer les intérêts de leur dette", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas tenable".

Quelques heures auparavant, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait dénoncé à Doha les taux d'intérêt de "prédateurs" appliqués par les pays riches aux pays pauvres. Plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement avaient surenchéri, dont le président du Timor-Oriental Jose Ramos-Horta, fustigeant "l'extrême insensibilité de taux d'intérêts de rapaces". La dette des PMA a plus que quadruplé en une décennie pour atteindre 50 milliards de dollars en 2021.

Le chiffrage de la dette publique mondiale est complexe, parce que plus de 60% de celui-ci sont entre les mains d'acteurs privés, a souligné Achim Steiner ajoutant que l'emprunt souverain avait également explosé avec la pandémie de coronavirus.

"Maintenant, il y a la crise ukrainienne, l'impact sur les cours mondiaux de l'alimentation et de l'énergie", a ajouté le cadre onusien, rappelant que l'inflation faisait monter les taux d'intérêt. En 2020, le G20 était convenu d'un cadre commun pour la restructuration de la dette des PMA, mais sa mise en oeuvre piétine depuis. Les vingt pays les plus riches du monde "peinent à avancer en partie à cause de divisions géopolitiques et c'est évidemment une source  d'inquiétude", a-t-il noté, relevant que ceux à qui plus personne ne veut prêter de l'argent devaient accepter des taux éreintants de 12 à 14%.