Ostéoporose : les hommes en souffrent aussi... sans le savoir

Publié par DK NEWS le 07-03-2023, 16h18 | 350

On pense souvent que l’ostéoporose affecte uniquement les femmes. Or une étude récente montre que les hommes aussi peuvent en souffrir.

Que les mots « homme » et « ostéoporose » ne soient jamais utilisés ensemble dans la littérature médicale américaine, c’est ce qui a frappé le Pr Robert Adler, chef du service d’endocrinologie de l’hôpital pour Vétérans de Richmond (Etats-Unis). « Je pense que pour la majorité des praticiens, l’ostéoporose est une pathologie qui ne touche que les femmes. »

Or, pour cet endocrinologue, les principaux facteurs de risque pour l’ostéoporose chez les hommes ne sont guère différents de ceux des femmes : une carence en vitamine D et en calcium, le tabagisme, les changements hormonaux dûs à l’âge, le manque d’exercice physique.

Mais il existe aussi des facteurs de risque typiquement masculins : la privation d’hormones androgènes chez les hommes qui ont eu un cancer de la prostate a des répercussions sur la santé des os. Et l’usage de stéroïdes comme les glucocorticoïdes utilisés pour soigner la BPCO a le même effet négatif sur la densité osseuse. « Or rare sont les patients hommes à qui l’on propose de faire un test d’ostéodensitométrie, un examen qui permet de mesurer la densité osseuse » explique le Pr Adler.

 

Col du fémur : les hommes ne se méfient pas assez

Pour confirmer ses dires, le Pr Adler a mené une étude auprès de 115 hommes hospitalisés dans un service d’urologie et qui étaient sous privation d’androgènes. Résultat : un homme sur 3 était atteint d’ostéoporose sans le savoir. « Cela ne me surprend pas car sur les 2 millions de fractures dues à l’ostéoporose enregistrées chaque année aux Etats-Unis, environ 595 000 sont enregistrées chez les hommes » insiste le Pr Adler. « Or il faut savoir que les conséquences d’une fracture du col du fémur sont plus redoutables chez les hommes que chez les femmes : un homme sur 3 décède dans l’année qui suit la fracture. »

Le Pr Adler conseille donc aux hommes de demander à leur médecin traitant s’il convient de passer une ostéodensitométrie. Rappelons qu’en France, pour la Haute autorité de santé, cet examen est indiqué : en cas de pathologie ou traitement qui pourrait provoquer une ostéoporose (prise de corticoïdes pendant au moins 3 mois consécutifs par exemple ou en cas d'hyperthyroïdie) et en cas de signes d’ostéoporose, quels que soient l’âge et le sexe.