Journée internationale de la femme : Les artisanes s'impliquent dans la préservation des traditions et la promotion des produits de terroir

Publié par DK NEWS le 08-03-2023, 17h09 | 22

Préserver les traditions ancestrales et promouvoir les produits de terroir, tels sont 
les objectifs partagés par les femmes artisanes présentes en force à la 19e édition 
du Salon international de la femme "EVE 2023", organisé depuis jeudi dernier au Palais des expositions (Pins maritimes).  

Produits cosmétiques et d’hygiène à base de plantes et huiles naturelles, bijoux et vêtements traditionnels représentent les principaux produits exposés dans les stands de ce salon organisé jusqu'au 8 mars par le World Trade Center Algiers (WTCA), à l’honneur des femmes à l’occasion de leur journée internationale.

"Malgré le développement de la vente en ligne et l’importance des réseaux sociaux dans la promotion et la commercialisation de l’artisanat algérien, les salons restent pour nous une véritable vitrine pour exposer nos produits et nous faire connaître auprès du grand public", estime Fatima 39 ans.

Ingénieur en informatique, cette jeune femme a décidé de se reconvertir en artisane après la naissance de son troisième enfant.

"J’ai réfléchis a une activité qui me permettrait de gagner ma vie tout en restant chez moi, je me suis alors lancée dans des stages de formation dans le domaine de la savonnerie et des cosmétiques bio", a-t-elle raconté.

Un domaine qu’elle trouve "très intéressant" car les gens, selon elle, prennent de plus en plus conscience des vertus des produits naturels.

"Il y’a un véritable retour vers les recettes naturelles utilisées autrefois par nos grands-mères", a-t-elle fait constater en citant, entre autres, le fameux savon Dzaïr à base d’huile d’olive, les masques de gommage à l’argile ou encore les crèmes et les masques de beauté à la pierre de Nila (indigo).

Fatima souligne au passage le rôle des femmes artisanes dans la promotion des produits écologiques et la valorisation des ressources naturelles que recèle le pays.

Elle nous présente sa gamme qui comprend des savonnettes à base de lait de chèvre de Ghardaïa, de zeste d’orange ou de marc de café séché ainsi que des gels douche à base d’herbes et huiles essentielles. "La totalité de ces produits est fabriquée à base de matières premières disponibles en Algérie ", a-t-elle fait savoir. Amina, représentante d’une marque de produits cosmétiques bio partage la même vocation.

Elle affirme vouloir mettre en valeur les produits algériens de terroir et perpétuer les pratiques ances trales telles la distillation des fleurs d’oranger et de rose.

Des adeptes des produits naturels affluent vers son stand garni de produits variés dont des flacons d’huiles essentielles de différents senteurs (menthe, lavande, romarin, eucalyptus), des lotions contre la chute des cheveux, des déodorants et des crèmes sans parabène ainsi que des produits variés destinés aux personnes allergiques aux produits chimiques.

"A l’exception du beurre de karité et de cacao que nous importons de pays africains, tous ces produits sont faits avec de la matière première locale", a-t-elle avancé, en citant les huiles locales, les produits mielleux fournis par les apiculteurs algériens ainsi que les produits forestiers.

Quant à la commercialisation de ses produits, Amina affirme que les meilleures ventes sont réalisées généralement durant l’été avec l’arrivée des Algériens établis à l’étranger "qui contribuent réellement à la promotion du hand made algérien".

 

Des perspectives d'exportation

 

 Un avis partagé par Houda, qui témoigne d'une émergence de ce commerce durant ces dernières années.

Cette chimiste, qui se retrouve parfaitement dans les produits de soins et la cosmétique bio, pense déjà à l’exportation. "L’idée m’est venue à l'esprit lorsque j’ai participé à une foire de l’artisanat e n Italie. Les visiteurs étaient intéressés par mes produits jugés d’excellente qualité", s’est-elle félicitée.

Elle estime qu’elle pourrait se faire une place sur les marchés occidentaux avec des produits abordables par rapport aux prix pratiqués dans ces marchés, très demandeur de produits bio.

Houda a procédé à la protection de sa marque en le déposant auprès de l’Institut algérien de la propriété industrielle (INAPI) et compte la certifier pour pouvoir l’exporter.

Au stand de l’habillement, Amel, styliste-modéliste, crée ses propres modèles et sous-traite avec des brodeuses et des couturières. "Mes collaboratrices sont généralement des femmes au foyer qui détiennent un savoir-faire mais qui préfèrent travailler de chez elles", a-t-elle expliqué. La jeune styliste s’est spécialisée dans la confection de robes d’intérieur en s’inspirant du style traditionnel.

Au stand des bijoux, Chahrazed, artisane fabricante de bijoux en pierres naturelles, affirme qu’il y a "une demande accrue pour les bijoux traditionnels notamment l’Mkhabel (un collier fait de perles de djouher), le Khite elrrouh (une chaine en or ornée de pierres précieuses que les femmes algéroises portaient sur la tête).

Mais vue la cherté de l’or, ce fameux collier traditionnel se fait en bronze et ses pierres précieuses sont remp lacées par le cristal de verre", a-t-elle précisé.

Styliste modéliste de profession, cette quadragénaire, qui excellait dans le pérlage des tenues traditionnelles, s’est reconvertie en artisane bijoutière en multipliant les formations dans des écoles privées qui lui ont permis d’acquérir la technicité et les bases de la bijouterie.

Un art qu'elle entend transmettre à ses jeunes collaboratrices avides d'apprendre pour se lancer à leur tour dans cet art minutieux.