Histoire de la Révolution : La réouverture de l’école algérienne en 1962, "première victoire" pour les instituteurs assassinés par la France coloniale (Hommage)

Publié par DK NEWS le 15-03-2023, 16h50 | 111

La réouverture de l’école algérienne en 1962 a été une "première victoire" pour l’âme 
de l’instituteur et écrivain Mouloud Feraoun et de centaines d'autres instituteurs 
assassinés par la France coloniale, a souligné mardi à Tizi-Ouzou son fils, Ali.  

Intervenant à l’occasion de la commémoration du 61è anniversaire de l’assassinat de son père par l'Organisation de l'armée secrète (OAS), le 15 mars 1962 à Alger avec cinq de ses compagnons, Ali Feraoun a soutenu que la réouverture de l’école algérienne, juste après l’indépendance, et surtout faire fonctionner une année scolaire, était "la première victoire pour l’âme de Feraoun et de centaines d’instituteurs assassinés à l’époque coloniale".

Lors de cette commémoration, organisée par la direction de la culture et des arts, en collaboration avec d’autres partenaires, le même intervenant qui était, à l’indépendance, directeur d’alphabétisation, a signalé qu'"à l’arrivée des forces coloniales françaises en Algérie en 1830, 70% du peuple algérien était alphabétisé alors qu’en France seulement 25% de sa population l’était".

Face à cette situation, a-t-il poursuivi, "quelque jours après l’occupation, le 16 août 1830, l’administration coloniale a signé un décret, publié dans le journal officiel français de l’époque et dont je garde une copie, pour détruire l’école algérienne".

"Aussi, à l’indépendance, 90% des Algériens ne savaient ni lire, ni écrire", a-t-il relevé.

La commémoration du 61è anniversaire de l’assassinat de Mouloud Feraoun a été organisée en collaboration avec les communes de Tizi-Ouzou et de Beni Doula, la direction de l’éducation, la Fondation Mouloud Feraoun et l’Association Culturelle Mouloud Feraoun de Tizi-Hibel, et en présence du fils de Ali Hamoutene, tombé, lui aussi, sous les balles assassines de l’OAS avec Mouloud Feraoun et Salah Ould Aoudia, Etienne Basset, Robert Aymar et Max Marchands. Né en 1913 dans le village de Tizi Hibel, dans les Ath Douala (Tizi-Ouzou), Mouloud Feraoun a été reçu en 1932 au concours d'entrée de l'Ecole normale de Bouzareah à Alger. Il commence sa carrière d'enseignant et sera nommé instituteur dans son village natal, en 1935. Il a occupé les postes de directeur des cours complémentaire, de directeur de l'école Nador à El Madania, puis celui d'inspecteur des Centres socio-éducatifs jusqu'à son assassinat, quatre jours avant la signature des accords d'Evian et la proclamation du cessez-le-feu, le 19 mars 1962.

Auteur prolifique, il publie en 1950, son premier roman "Le fils du pauvre", primé et largement salué par la critique, "La terre et le sang" (1953), "Jours de Kabylie" (1954), puis "Les chemins qui montent" (1957).

Il avait, en outre, traduit vers le Français et publié (1960) des poèmes de Si Moh Ou Mhand.

Son journal rédigé à partir de 1955 sera publié à titre posthume sous le titre "Journal 1955-1962" ainsi que son roman inachevé "L'anniversaire", sorti en 1972 et "La cité des roses" resté inédit jusqu'en 2007.