La Bourse de Paris termine exsangue une semaine éprouvante

Publié par DK NEWS le 18-03-2023, 14h44 | 4

La Bourse de Paris a terminé en nette baisse de 1,43% vendredi, après un éphémère rebond à l'ouverture, une nouvelle fois plombée par la défiance des investisseurs à l'égard des banques. L'indice vedette CAC 40 a reculé de 100,32 points à 6.925,40 points.

Sur la semaine, il a chuté de 4,09%, sa pire performance depuis six mois.

L'indice parisien progresse toutefois encore de 6,98% depuis le début de l'année.

L'addition est encore plus salée pour les banques, avec des chutes de 16,94% en cinq jours pour Société Générale, de 14,22% pour BNP Paribas et de 9,35% pour Crédit Agricole.

La cote parisienne avait pourtant tenté un rebond à l'ouverture, dans la lignée de son gain de 2,03% jeudi, mais l'élan s'est vite brisé.

"La tendance du jour est encore d'une grande fébrilité pour les marchés.

Il y a encore besoin de quelques jours avant de restaurer la confiance", estime Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JP Morgan AM.

"La valeur d'une banque c'est la confiance qu'on lui porte", souligne-t-il, même si "quand on regarde sous le capot, il n'y a pas lieu" de s'inquiéter sur leur solidité.

Hors de France, les établis sements jugés les plus à risque par les investisseurs ont encore été fuis, comme Credit Suisse ou First Republic aux Etats-Unis.

La Banque centrale européenne (BCE) réunit vendredi son organe de surveillance des banques en zone euro pour un "échange de vues" sur le secteur bancaire, selon l'AFP.

Les mesures de soutien des autorités américaines et suisses, les dépôts massifs de banques américaines pour assurer des liquidité à First Republic n'ont suffi à ramener le calme que quelques heures.

Après la réunion de la BCE jeudi, où l'institution a maintenu son cap, la Réserve fédérale américaine communiquera mercredi sa décision de politique monétaire.

Elle sera d'autant plus attendue que les indicateurs économiques du jour n'ont pas été bons: aux Etats-Unis, la production industrielle a stagné tandis que la confiance du consommateur a reculé plus qu'attendu, toujours à des niveaux historiquement bas.

Les investisseurs se sont une nouvelle fois tournés vers des placements perçus comme plus sûrs, notamment les emprunts d'Etat.

Le taux de l'emprunt français à 10 ans, l'échéance qui fait référence, a ainsi baissé pour atteindre 2,65% son plus bas niveau depuis le 2 février. Le 9 mars, il était encore à 3,13%.

Parties en nette hausse, les banques ont finalement subi une nouvelle décote en raison de la défiance des investisseurs.

Sur la séance, Société Générale a perdu 0,16% à 21,20 euros, BNP Paribas 1,95% à 51,68 euros et Crédit Agricole 2,29% à 10,34 euros.

Sur la semaine, seules cinq entreprises ont terminé en hausse, la plus forte étant l'entreprise technologique Dassault Systèmes, dont la valorisation boursière est favorisée quand les taux baissent. Elle a pris 3,78% à 37,62 euros en cinq séances.

Les autres meilleures performances sont pour les poids lourds du CAC dans le luxe, ou les valeurs défensives, moins sensibles aux variations de l'activité économique et vers lesquelles les investisseurs vont en phase d'incertitude.

Sur la semaine, L'Oréal a gagné 1,73% à 380,25 euros, Hermès 0,58% à 1.730,00, Sanofi 0,28% à 89,80 euros et EssilorLuxottica 0,09% à 159,75 euros.

Pernord Ricard n'a reculé que de 0,52% à 199,05 euros.