Violences en Centrafrique : L'ONU craint une aggravation de la situation

Publié par DK NEWS le 03-04-2023, 14h35 | 2

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a indiqué vendredi craindre une aggravation des violences en République centrafricaine (RCA) accompagnée d’une multiplication des violations des droits humains.

Lors d’un dialogue de haut niveau sur ce pays au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, M. Türk, a souligné qu'il est fort à craindre que le cycle incessant de violences communautaires, religieuses et ethniques ne s'aggrave encore, entraînant des revers majeurs pour les efforts de paix et de réconciliation.

Dans les faits, les violations du droit international humanitaire et des droits humains continuent de se multiplier et ont augmenté au cours des deux derniers mois, a indiqué le Haut-Commissaire.

Le nombre de victimes documenté par la Division des droits de l’homme de la Mission des Nations Unies en RCA (MINUSCA) a plus que doublé, passant de 564 au cours du premier trimestre de 2022, à 1.300 au cours du dernier, a ajouté le responsable onusien.

Certes, des progrès ont été accomplis, notamment grâce aux enquêtes menées dans quatorze affaires par la Cour pénale spéciale.

Pour autant, M. Türk a tenu à saluer les efforts déployés par les autorités centrafricaines pour renforcer le cadre de protection des droits humains, notamment la création d'une nouvelle équipe de direction pour la Commission nationale des droits humains et des libertés fondamentales.

Le Ministre centrafricain chargé de la justice, des droits humains et de la bonne gouvernance, Arnaud Djoubaye Abazene, a pour sa part affirmé la volonté du gouvernement d’assurer la promotion et la protection des droits de l’enfant.

Depuis 2014, plus de 15.000 enfants ont été sortis des groupes armés et, pour la majorité, confiés aux services de réinsertion, a-t-il indiqué. De son côté, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des conflits armés, Virginia Gamba, a noté que s’il y a bien eu une diminution du nombre de violations vérifiées contre les enfants en République centrafricaine en 2022 par rapport à 2021, les garçons et les filles restent affectés par le conflit et exposés à la violence et aux violations graves liées au conflit.

Il reste encore beaucoup à faire, a souligné la Représentante spéciale, avant d’appeler le gouvernement centrafricain à donner la priorité à la création d'un comité interministériel chargé des violations graves.