Banques : L'ouverture du capital des banques publiques permettra de renforcer la concurrence et de diversifier les intervenants du domaine

Publié par DK NEWS le 04-04-2023, 14h02 | 17

Des experts en économie ont salué les décisions issues du Conseil des ministres tenu dimanche sous la présidence du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, notamment celles concernant le lancement du processus d'ouverture du capital des banques publiques ainsi que l'ouverture de banques nationales à l'étranger. 

 

Pour ces experts, il s'agit de renforcer la concurrence dans le secteur bancaire et de diversifier les intervenants publics et privés, outre l'ouverture de nouvelles perspectives aux exportateurs algériens hors hydrocarbures.

A ce propos, Ishak Kherchi, expert en économie a indiqué à l'APS que l'instruction du Président de la République à l'effet d'accélérer le processus d'ouverture du capital des banques publiques avec des méthodes scientifiques et étudiées était à même de "changer le mode de gestion des banques afin d'atteindre un haut niveau de rentabilité en vue de changer le mode de gestion en place basé sur la gestion classique".

La meilleure façon pour procéder à l'ouverture du capital des banques publiques afin de ga rantir plus de transparence est le recours à la bourse, a précisé l'expert.

D'un point de vue économique, cette technique est la plus adéquate pour garantir plus de transparence, a-t-il expliqué.

Il a salué également l'introduction de nouveaux actionnaires dans les banques nationales.

Les banques publiques pourront grâce à ce mécanisme contribuer grandement au financement des investissements à travers l'octroi des crédits et l'amélioration des services fournis aux opérateurs économiques, a-t-il ajouté.

Et de poursuivre, la finalité de ce processus est d'insuffler une nouvelle dynamique économique et d'augmenter le PIB du pays.

Quant à l'ouverture de banques algériennes à l'étranger, le président de la République a insisté sur l'accélération de son processus, en veillant à parachever toutes les procédures suivant une nouvelle approche plus efficace.

A ce propos, l'enseignant en économie estime qu'il s'agit d'"un outil qui tend à consolider l'action de la diplomatie économique de manière efficace, pour fournir différents services à la communauté algérienne établie à l'étranger, notamment de dépôt, de retrait et de transfert".

La présence des établissements bancaires algériens à l'étranger, notamment en Afrique et dans un nombre de pays européens, devra "fournir des informations sur le mar ché algérien pour les investisseurs étrangers et fournir, en contrepartie, des données sur le marché africain pour les exportateurs algériens, en vue de relancer les exportations algériennes hors hydrocarbures", ajoute M. Kherchi.

Concernant la numérisation des services du Domaine national, des Impôts et des Douanes, qui a été examinée en Conseil des ministres, M. Kherchi a fait part de son soulagement de la décision de la mise en place d'un délai de 6 mois au maximum, en vue de concrétiser le projet de numérisation dans ces services, dans une première phase, avant la numérisation globale.

M. Kherchi a également appelé à l'impératif d'une coordination de haut niveau entre les deux ministères des Finances et de la Numérisation et les directions de wilaya rattachées à ces deux ministères, en vue de concrétiser ce projet, tout en comptant sur les expertises nationales et internationales, soulignant l'importance majeure que revêtent les administrations des impôts, des douanes et des services des domaines de l'Etat, pour le citoyen et l'économie nationale.

De son côté, Mohamed Achir, enseignant en économie, a affirmé que l'ouverture du capital des banques publiques s'inscrivait dans le cadre de la réforme structurelle du système bancaire national, qui nécessite "un changement profond et une modern isation de la pratique bancaire".

"Il est certain que le secteur bancaire public a connu une progression, mais il enregistre encore quelques dysfonctionnements dans le domaine commercial et la gestion", a-t-il soutenu.

L'expert financier estime que "le monopole des banques publiques sur l'offre et la demande des crédits et la mobilisation des épargnes est une situation qui n'encourage pas la concurrence bancaire, d’où la nécessité d’ouvrir le capital des banques publiques pour encourager cette concurrence et diversifier les acteurs de ce secteur".

Pour M. Achir, l’opération d’ouverture du capital des banques publiques doit se faire par le biais de la Bourse à travers un "appel général à l'épargne", ce qui permettra de donner une nouvelle impulsion à la Bourse d'Alger.

"La numérisation du secteur est plus que nécessaire pour une planification financière stricte et une dépense efficace.

Elle permettra également une meilleure identification des ressources et une meilleure collecte des recettes", a-t-il relevé, ajoutant qu’il s’agit "d’un système de suivi complet et une base de données qui serviront le système économique dans l'ensemble et réduiront considérablement les activités parallèles et l'évasion fiscale".

M. Achir a précisé qu’il "faudra du temps pour réaliser cette réforme structurel le, notamment en matière de numérisation du livret foncier et des titres fonciers", faisant observer que la numérisation permettrait "de normaliser les relations entre les acteurs économiques, les citoyens et l'administration".