République démocratique du Congo : L'état de siège prolongé à l'est du pays pour la 45e fois

Publié par DK NEWS le 05-04-2023, 14h46 | 5

L'état de siège militaire, en vigueur depuis près de deux ans dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a été prolongé pour la 45e fois, a indiqué mardi une source officielle.

L'Assemblée nationale de la RDC a voté mardi pour le prolongement de l'état de siège de 15 jours supplémentaires.

Le 7 mai 2021, le président Félix Tshisekedi a instauré l'état de siège en vue d'assurer la sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, en proie à la violence des rebelles. Les fonctionnaires civils de la région ont notamment été remplacés par des militaires.

La partie orientale de la RDC, limitrophe du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi, est depuis 20 ans le théâtre d'attaques et d'affrontements de groupes armés qui tentent de prendre le contrôle de zones minières.

 

Des millions de personnes au bord de la catastrophe humanitaire, selon l'ONU

 

Les agences humanitaires de l'ONU ont averti mardi que les violences qui sévissent dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) avaient poussé des millions de civils au bord d'une catastrophe humanitaire majeure.

En raison des combats entre les groupes armés et les forces gouvernementales et des attaques de rebelles contre les civils, 6,1 millions de personnes ont dû quitter leur foyer depuis mars 2022, dont 65 % dans les provinces orientales de l'Ituri et du Nord-Kivu, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies. La violence s'est même propagée à des zones qui étaient restées calmes ces dernières années, a indiqué l'OCHA.

"Cela inclut les provinces occidentales du Mai-Ndombe et du Kwilu, qui sont en proie à des violences intercommunautaires depuis juin 2022", a-t-il précisé.

L'agence humanitaire a déclaré que plus de la moitié des déplacés vivaient dans des conditions précaires, et étaient installés dans des églises, des écoles, des installations hospitalières, des campements de fortune et des sites improvisés à Nyiragongo, à G oma et dans les environs.

"En raison de la violence, l'insécurité alimentaire est en hausse dans un pays où plus de 26,4 millions de personnes ont déjà du mal à trouver suffisamment de nourriture.

Les cas de malnutrition et les épidémies, comme la rougeole et le choléra, sont également en augmentation, soumettant à rude épreuve les capacités de réponse de la communauté humanitaire", a indiqué l'OCHA.