Suisse : La ministre des Finances ne voit pas d'obstacles à la reprise de Credit Suisse par UBS

Publié par DK NEWS le 09-04-2023, 13h55 | 4

Le rachat du Credit Suisse par l'UBS, qui représente plusieurs milliards de dollars, devrait se dérouler sans encombre et sans obstruction politique, a déclaré la ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter.

Le Parlement suisse doit tenir une session extraordinaire la semaine prochaine pour discuter de la fusion d'urgence mise en place par les autorités suisses après que le Credit Suisse ait frôlé la faillite.

Près de 260 milliards de francs suisses (287 milliards de dollars) de liquidités et de garanties d'Etat ont été proposés pour soutenir le rachat et éviter un effondrement financier que la faillite incontrôlée de la banque aurait pu déclencher.

"Il existe un accord de fusion entre UBS et le Credit Suisse, et le cabinet s'est engagé auprès de la banque nationale à fournir des liquidités à le Credit Suisse afin d'en assurer la stabilité", a déclaré Mme Keller-Sutter dans une interview au journal Finanz und Wirtschaft, publiée samedi. "L'accord de garantie avec UBS est encore en cours de négociation. Lors de nombreuses réunions de commissions, j'ai eu l'impression que les respo nsables politiques ne voulaient absolument pas compromettre la reprise, Je ne vois aucun obstacle pour l'instant", a-t-elle ajouté.

"L'objectif premier du Conseil fédéral était d'assurer la stabilité de l'économie et de la place financière suisses et de prévenir une crise financière internationale", a-t-elle déclaré.

"Dans ces circonstances, c'était et c'est toujours le meilleur choix possible, qui représente également la charge la moins lourde pour l'Etat et le contribuable", a indiqué Mme Keller-Sutter.

La nouvelle banque combinée disposera de 1 600 milliards de dollars d'actifs - soit le double de la taille de l'économie suisse - et de plus de 120 000 employés, et Mme Keller-Sutter a déclaré que la structure de l'UBS devrait être examinée à l'avenir.

Les risques pour le contribuable sont également acceptables, même si le gouvernement pourrait assumer jusqu'à 9 milliards de francs de pertes encourues par UBS dans le cadre de la reprise.

Mme Keller-Sutter a critiqué la culture du Credit Suisse, qui, selon elle, a mis en place de mauvaises incitations et n'a pas tiré les leçons des scandales et des poursuites judiciaires antérieurs.

La session parlementaire spéciale de la semaine prochaine est importante, a-t-elle ajouté, et constitue une occasion bienvenue de faire toute la lumière sur la débâcle du Credit Suisse.

"Pour l'instant, le Parlement ne peut que donner son avis sur le crédit d'engagement, mais il a aussi la possibilité de commenter l'affaire et de jouer un rôle actif dans le processus", a-t-elle souligné.