Le pétrole redescend de ses sommets de l'année sur des craintes de récession

Publié par DK NEWS le 15-04-2023, 15h41 | 34

Les prix du pétrole ont reculé jeudi, plombés par les craintes de récession américaine comme d'un repli de la demande et malgré une nouvelle glissade du dollar d'ordinaire profitable aux cours du brut. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a cédé 1,41% à 86,09 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, a lâché 1,32% à 82,16 dollars. La veille, les cours de l'or noir avaient atteint un plus haut de l'année, ce qui a également suscité des prises de bénéfices jeudi. Mais "le facteur numéro un", selon Robert Yawger de Mizuho USA, "est la crainte d'une récession à venir" aux Etats-Unis après les récentes difficultés bancaires, une inquiétude relayée par les économistes de la Fed dans le compte-rendu de la dernière réunion monétaire de l'institution.

"Les investisseurs sont soucieux à propos de la demande d'énergie", a-t-il ajouté. D'autant plus que l'Opep, dans son dernier rapport mensuel, a revu à la baisse la demande de brut de l'OCDE. Celle-ci n'augmentera que d'un peu plus de 0,1 mb/j (contre une haus se de 0,2 mb/jour prévue en mars pour 2023) en moyenne par rapport à l'année dernière, tenant compte notamment d'une "baisse anticipée de l'activité économique" dans les Amériques et l'Europe de l'OCDE.

Pour Robert Yawger, le repli des cours est "d'autant plus frappant qu'il intervient alors que le dollar chute et que des chiffres positifs ont été publiés sur les importations de brut par la Chine en mars". Le recul des prix du pétrole reflète aussi quelques prises de bénéfices alors que les cours avaient été stimulés mercredi par les commentaires de la secrétaire américaine à l'Energie Jennifer Granholm. Celle-ci avait déclaré que les Etats-Unis souhaitaient bientôt ramener les réserves stratégiques de pétrole (SPR) aux niveaux d'avant février 2022, selon la presse financière. "Elle n'a pas précisé quand et si (les Etats-Unis) achèteraient à des niveaux différents de ceux qu'ils ont déjà signalés par le passé", à savoir si le brut tombait dans une fourchette comprise entre 67 et 72 dollars le baril, a noté Edward Moya, analyste chez Oanda.