Secteur de la santé : Des contrats de six ans avec les médecins spécialistes fraîchement diplômés pour travailler dans le Sud (ministre)

Publié par DK NEWS le 15-04-2023, 16h15 | 13

Des contrats de six (6) ans seront signés avec les médecins spécialistes fraîchement 
diplômés pour travailler dans les wilayas du Sud, et ce dans le but de remédier au manque de spécialistes au niveau des établissements de santé de ces régions, a annoncé jeudi 
le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi.

Lors d'une plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales, M. Saihi a fait savoir que "des contrats de six (6) ans seront signés avec les médecins spécialistes, fraîchement diplômés, pour travailler dans les wilayas du Sud, dans le but de remédier au manque de spécialistes au niveau des établissements de santé de ces régions".

"Des contrats d'une durée de six (6) ans ont été signés avec l'ensemble des médecins spécialistes, gradués en janvier 2023, (au nombre de 143), pour travailler dans le secteur public au niveau des wilayas du Sud.

Les mêmes contrats seront appliqués à celles des Hauts-Plateaux", a-t-il ajouté, indiquant que "cette mesure concerne les médecins spécialistes dont le nombre annuel oscille entre 143 et 150". Le mi nistre a rappelé "la création d'une commission interministérielle chargée d'émettre un avis technique préalable sur toutes les questions liées aux salaires des personnels du secteur", et ce, "en application de l'article 21 du décret présidentiel N 07-304 du 29 septembre 2007 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires".

Outre ces mesures, il a souligné que "le secteur de la Santé a ouvert plusieurs chantiers de réflexion sur les moyens d'améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur, notamment le corps médical, dans le cadre d'un programme national dans l'intérêt du patient".

A ce titre, "des commissions de dialogue ont été activées pour résoudre les litiges et régulariser les situations en suspens liées à la vie professionnelle", a-t-il expliqué.

Le secteur de la Santé a également participé aux "réunions de la commission conjointe chargée d'étudier le dossier de l'émigration des médecins, lors desquelles des propositions ont été soumises pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des médecins", a ajouté le ministre, citant, parmi ces propositions, "la révision des salaires et du statut des praticiens, l'amélioration du parcours professionnel des praticiens par la création de nouveaux grades et postes supéri eurs et la réduction des années d'ancienneté pour accéder aux grades et postes supérieurs". Il a aussi évoqué "la formation continue des médecins et la motivation des praticiens en matière de recherche scientifique, notamment ceux exerçant à l'étranger". En réponse à une question sur l'augmentation des accouchements par césarienne dans les cliniques privées, M. Saihi a imputé ce phénomène à "la conclusion d'accords entre les organismes de la sécurité sociale et les établissements hospitaliers spécialisés (EHS) Mère et Enfant relevant du secteur privé". "Nous avons constaté récemment une augmentation excessive du nombre de césariennes au niveau des établissements hospitaliers des secteurs public et privé et le phénomène a été confirmé par une enquête menée en 2021", a-t-il reconnu.

A ce propos, il a affirmé que "les causes de ce phénomène sont dues, selon l'équipe des experts, à un ensemble de facteurs", à leur tête", la préférence par certaines femmes de la césarienne en vue d'éviter la douleur ou par crainte sur la santé du fœtus, notamment si les coûts de cette opérations sont pris en charge par les établissements de la sécurité sociale".

D'autres facteurs sont, entre autres, le choix par certains médecins des méthodes faciles qui ne requièrent pas une longue durée pour la prise en charge médicale de la femme enceinte", en sus de " la crainte de certains médecins des risques induits par l'utilisation des techniques d'accouchement naturel, surtout si certains équipements relatifs au suivi de l'état de santé du fœtus ne sont pas disponibles, comme l'ECG fœtal, de même que les moyens de réanimation pour les prématurés".

Dans ce contexte, "une commission d'experts a été mise sur pied en vue d'examiner de manière approfondie ce dossier et d'élaborer un document de référence autour des critères techniques d'accouchement". Le ministre a également indiqué que parmi les recommandations de cette commission, figure la nécessité d'" élaborer un guide national de la prise en charge de la femme enceinte et du prématuré, d'adopter des critères nationaux, d'intensifier les sessions de sensibilisation et d'entraînement destinées aux staffs médicaux et paramédicaux sur les modes de prise en charge de la femme enceinte et des enfants prématurés".

Il s'agit aussi d' "organiser des visites sur le terrain au niveau des établissements de santé qui recourent le plus aux césariennes, en vue d'évaluer leur activité et prendre les mesures appropriées et d'organiser des campagnes de sensibilisation, à l'effet d'encourager la femme enceinte en faveur de l'accouchement naturel".

Dans ce contexte , M. Saihi a indiqué que "la signature des conventions avec les organismes de la sécurité sociale à partir de l'année 2020, a permis d'alléger la pression sur les établissements publics".

C'est pourquoi, ajoute le ministre," il serait judicieux de maintenir ces conventions et d'encourager leur signature, tout en veillant à l'application stricte des règles de bonne pratique concernant la prise en charge de la mère et de l'enfant".