Tchad : L’ONU craint le pire pour les réfugiés soudanais

Publié par DK NEWS le 23-04-2023, 14h30 | 4

L’ONU a averti qu'elle sera contrainte d'effectuer des coupes supplémentaires dans l'assistance alimentaire aux réfugiés soudanais au Tchad, déjà en baisse, en avril et pourrait être confrontée à une suspension complète de l'assistance en mai, sans un financement immédiat et durable.

"S'il n'y a plus d'aide alimentaire en mai, ce sera une catastrophe pour les 32.000 réfugiés soudanais ici au camp de Farchana et les 30.000 dans le département d'Assoungha à l’est du Tchad, comme pour les populations d'accueil, car la période de soudure approche à grands pas et nous assisterons à une recrudescence de la faim", a déclaré Pierre Honnorat, représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) au Tchad.

"Nous devons agir maintenant pour nous assurer que nous pouvons continuer à fournir une assistance alimentaire vitale", a-t-il insisté.

Selon les estimations de Honnorat, le PAM a besoin d'urgence de 142,7 millions de dollars au cours des six prochains mois pour maintenir son programme d'aide aux réfugiés et fournir une assistance alimentaire vitale aux communautés affectées par la crise au Soudan. Les affrontements en cours au Soudan, entre les Forces de soutien rapide (RSF) dirigées par le général Mohammed Hamdane Daglo et l'armée nationale commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, ont poussé des milliers de Soudanais à se réfugier au Tchad voisin, a annoncé l'Agence des Nations unies pour les réfugiés L’ONU a fait état d'une "estimation de 10.000 à 20.000 nouveaux réfugiés, qui sont arrivés à l'est du Tchad" entre dimanche et lundi 17 avril et ont été accueillis dans la province du Ouaddai, plus précisément dans le département d'Assoungha.

"Il est vrai que nos autorités ont décidé de fermer les frontières terrestres dès que les affrontements ont éclaté au Soudan. Mais nous avons ouvert un couloir humanitaire pour permettre aux réfugiés soudanais de trouver refuge au Tchad.

Le Tchad ne peut pas refouler ces personnes en danger", a expliqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, Aziz Mahamat Saleh.

"Les autorités tchadiennes, les ONG locales et la Croix-Rouge continuent de travailler avec les organisations internationales pour fournir un soutien humanitaire et aider à assurer la sécurité et la protection des réfugiés.

Mais les moyens sont largement insuffisants", a indiqué le porte-parole du gouvernement tchadien.

Les combats qui font rage depuis le 15 avril dans la capitale Kha rtoum et dans l’Etat d’al-Jazira (centre), ont fait 413 morts et plus de 3.500 blessés, a annoncé l'Organisation mondiale de la santé (OMS).