Matières premières : Le sucre au sommet, l'or stagne, le cuivre fléchit

Publié par DK NEWS le 29-04-2023, 14h24 | 8

Le prix de l'or s'est stabilisé sur la semaine sous le seuil symbolique des 2.000 dollars l'once dans un marché attentiste à l'approche de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

 

Pour le marché aurifère, des taux directeurs plus élevés rendraient les obligations plus rentables et pèseraient sur le métal jaune sans rendement. Vers 15H00 GMT, l'once d'or coûtait 1.989,95 dollars, contre 1.983,06 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

De leur coté, les cours du sucre poursuivaient leur ascension jusqu'à de nouveaux sommets cette semaine, atteignant des prix plus vus depuis plus d'une décennie à Londres comme à New York, dans un contexte d'inquiétude quant à la disponibilité de l'offre. Jeudi, le sucre brut à New York a bondi jusqu'à 26,83 cents la livre, quand à Londres, le sucre blanc a touché les 730,50 dollars la tonne, de nouveaux records de prix depuis octobre 2011. "La production n'est pas suffisante pour répondre à la demande dans de nombreux pays, et seul le Brésil, parmi les principaux producteurs, semble avoir une bonne récolte", explique Jack Scoville, analyste de Price Gr oup. Si la production brésilienne devrait certes être solide cette année, les courtiers d'ED&F Man s'interrogent quant aux capacités logistiques du pays à exporter d'aussi gros volumes, ce qui pourrait ainsi limiter "la quantité de sucre (...) exportée dans les mois à venir". De plus, "les pays asiatiques pourraient être confrontés à une nouvelle année de faible production en raison du retour d'El Nino", poursuit M. Scoville. Or, l'Inde et la Thaïlande sont d'importants producteurs de sucre. Ce phénomène climatique provoque une surchauffe des eaux du Pacifique au large de l'Amérique du Sud.

"Le marché semble déjà intégrer l'effet potentiel d'El Nino pour les prochaines saisons", commentent les analystes de Rabobank. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 26,41 cents, contre 24,34 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en aout valait 714 dollars contre 676,40 dollars le vendredi précédent à la clôture. Par ailleurs, les cours du cuivre ont fléchi sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), atteignant même un plus bas depuis janvier, se retrouvant sous pression en raison des inquiétudes économiques croissantes et du manque de demande venant de Chine. Le cuivre a touché jeudi les 8.426 dollars la tonne, son plus bas depuis début janvier.

"Outre un ralentissement (économique) aux Etats-Unis et en Europe, où les taux d'intérêt sont susceptibles d'augmenter encore à court terme, ce sont surtout les craintes d'une faible demande en Chine qui pèsent sur les prix", explique Thu Lan Nguyen, de Commerzbank. "Les fonderies chinoises de cuivre ont récemment réduit leurs activités en réponse à la baisse de la demande", poursuit-elle, "ce qui est extrêmement décevant compte tenu de la réouverture de l'économie suite à la fin des restrictions liées à la pandémie".

Pour Ole Hansen, de Saxobank, la faible demande chinoise compense même les perspectives d'approvisionnement serrées du marché du cuivre sur le plus long terme. Les "secteurs de l'immobilier, de l'énergie et de l'automobile (...) représentent environ les deux tiers de la consommation de cuivre en Chine", précise-t-il, mais leur reprise reste encore "faible". Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8.546,50 dollars vendredi, contre 8.794,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.