Les Etats-Unis ont mis en garde mercredi la Russie concernant d'apparentes incursions d'unités militaires russes sur le territoire ukrainien, estimant que cela illustrait le lancement d'une contre-offensive orchestrée par Moscou dans les régions disputées par les rebelles pro-russes.
Ces rebelles ont reconquis des régions de l'est de l'Ukraine face à des troupes gouvernementales ayant battu en retraite, Kiev accusant la Russie d'envoyer des colonnes de chars et de l'artillerie vers les villes du sud-est de l'Ukraine.
"Ces incursions indiquent qu'une contre-offensive dirigée par la Russie est probablement en cours à Donetsk et Lougansk", a déclaré à la presse Jen Psaki, porte-parole du département d'Etat. "C'est clairement un grand sujet d'inquiétude pour nous".
Elle a également précisé que Washington avait pris note "de la réticence du gouvernement russe à dire la vérité même lorsque ses soldats sont retrouvés à 30 miles (48 kilomètres) à l'intérieur du territoire ukrainien".
Mme Psaki a évoqué des informations selon lesquelles des soldats blessés sont soignés dans un hôpital de Saint-Pétersbourg, ajoutant que la Russie "envoie ses jeunes hommes en Ukraine mais sans leur dire où ils vont, et sans dire à leurs parents ce qu'ils vont faire".
La Russie a nié tout lien direct avec les rebelles, tout en refusant de les appeler à consentir à un cessez-le-feu ou à abandonner les armes. Cet avertissement américain intervient après des dénégations russes au sujet d'une affirmation de la Finlande, selon laquelle des tractations secrètes auraient eu lieu entre Washington et Moscou en juin sur les façons de résoudre le conflit ukrainien.
Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a fait savoir mercredi qu'il attendait que l'Otan prenne des "décisions cruciales" en faveur d'une "aide pratique" à destination de l'Ukraine lors du sommet de l'Alliance le 4 septembre au Pays-de-Galles.
Mme Psaki a indiqué que le président Barack Obama et le secrétaire d'Etat John Kerry évoqueraient les prochaines initiatives qui pourraient être entreprises contre la Russie lors de ce sommet.