République démocratique du Congo : L'UNICEF "alarmée" par la hausse des violences basées sur le genre contre les femmes

Publié par DK NEWS le 20-05-2023, 15h59 | 7

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a appelé à une intensification "urgente et significative" des interventions et du financement pour répondre au nombre croissant de cas de violence basée sur le genre (VBG) contre des enfants et des femmes dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Les signalements de violences basées sur le genre contre les filles et les femmes au Nord-Kivu ont augmenté de 37% au cours des trois premiers mois de 2023 par rapport à la même période il y a un an, selon le groupe de coordination VBG de la province", a précisé jeudi l’agence onusienne dans un communiqué de presse.

Plus de 38.000 cas de violences basées sur le genre ont été signalés pour toute l'année 2022 dans le seul Nord-Kivu.

Dans la plupart des cas, les survivantes ont déclaré avoir été attaquées par des hommes armés et des hommes déplacés à l'intérieur et autour des camps.

"Les enfants et les femmes profondément vulnérables qui cherchent refuge dans des camps se retrouvent plutôt confrontés à davantage d'abus et de souff rances", a déclaré le représentant de l'UNICEF en RDC, Grant Leaity.

"La recrudescence des violences sexuelles contre les enfants est horrifiante, avec des rapports selon lesquels certains dès l'âge de 3 ans ont été exploités sexuellement. Ce signal d'alarme devrait nous choquer, nous rendre malades et nous pousser tous à l'action", a-t-il ajouté.

Depuis début mars 2022, plus de 1,16 million de personnes ont été déplacées par les affrontements entre les parties au conflit au Nord-Kivu.

Près de 60% des personnes déplacées vivent dans des sites surpeuplés et des abris collectifs juste à l'extérieur de Goma, la capitale provinciale, où les risques de violence sexuelle sont extrêmement élevés.

L'UNICEF est également conscient des niveaux très élevés d'exploitation sexuelle des enfants dans plus de 1.000 sites à l'intérieur et autour des camps de déplacés.

Selon l'agence onusienne, l'impact sur la santé physique et mentale des filles et des femmes est incommensurable et durable. D'après le groupe de coordination VBG, environ 1 survivante de violences sexuelles sur 4 a besoin d'un soutien médical et psychologique spécialisé.

Pour protéger les filles et les femmes, l'UNICEF appelle de toute urgence à une intensification significative des services pour prévenir et répondre à la violence sexuelle da ns et autour des camps de déplacés, l'arrêt de l'exploitation sexuelle à grande échelle des filles et des femmes, et le démantèlement des sites identifiés dans et autour des camps où se produit l'exploitation sexuelle.

"Nous appelons le gouvernement, les autorités locales, les partenaires et les donateurs à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre immédiatement fin à cette situation, à fermer les sites connus d'exploitation sexuelle et à protéger les femmes et les filles qui ont déjà été victimes de déplacement", a ajouté M. Leaity.