Varices vers la fin de la chirurgie

Publié par DK NEWS le 24-05-2023, 13h58 | 280

Des jambes sans varices sur la plage, un rêve loin d'être impossible! Les traitements actuels sont moins lourds et plus confortables. Ils s'effectuent en passant à travers les veines malades et permettent souvent d'éviter la chirurgie.

 

S'il y a des antécédents, un bilan est nécessaire

La varice est une veine dilatée, d'où son caractère inesthétique quand elle est juste sous la peau. Mais certaines varices ne se voient pas, en cas de surpoids notamment.

La maladie variqueuse est avant tout une maladie familiale. Le risque de développer des varices est de 90 % si ses deux parents sont atteints, de 62 % chez une fille dont un seul parent est atteint (25% pour un garçon) et de 20% en l'absence d'antécédent familial (Source : "Rôle du facteur familial dans la maladie variqueuse", étude dirigée par André Cornu-Thénard & al.) «Les varices ne sont pas seulement des veines inesthétiques, explique le Dr Jean-Luc Gillet, président de la Société française de phlébologie (SFP), phlébologue à Bourgoin-Jallieux (Isère). Ces veines malades sont la manifestation d'une vraie maladie, la maladie variqueuse. Si on ne la prend pas en charge, elle évolue et peut menacer la santé. »

Principal risque, la formation de caillot, qui peut se compliquer de phlébite profonde et parfois d'embolie pulmonaire. Les varices peuvent aussi être à l'origine de troubles cutanés : eczéma, pigmentation, ulcère variqueux... Des complications qu'on ne devrait plus voir avec les traitements actuels.

Les varices peuvent être à l'origine de sensations de jambes lourdes, de la formation d'oedèmes en fin de journée, mais pas toujours. Il arrive aussi qu'elles ne s'accompagnent d'aucun symptôme particulier ! « La gêne comme la douleur sont un signe d'appel, surtout s'il existe des antécédents de varices dans la famille, mais pas seulement, précise le Dr Gillet. Le seul fait d'avoir des varices, que l'on soit une femme ou un homme, devrait conduire à consulter. »

La consultation d'un médecin vasculaire phlébologue permet de réaliser un bilan complet à la recherche d'une anomalie. Grâce à l'écho-doppler (examen faisant appel aux ultrasons)) réalisé en complément de l'examen clinique, il pourra établir une cartographie précise du réseau veineux superficiel et profond, et proposer un traitement adapté si besoin.

Un choix de traitement sur mesure

Plus les varices seront prises en charge de façon précoce, plus le traitement sera facile, rapide et pratiqué au cabinet. « Grâce aux méthodes endoveineuses, chimiques ou thermiques, qui détruisent la paroi interne de la varice et provoquent sa rétraction ou sa disparition, nous disposons maintenant de techniques qui permettent un réel traitement à la carte, précise le Dr Gillet. Le choix dépend de l'importance et de l'étendue des varices à traiter. »

La méthode chimique, sclérothérapie à la mousse.La sclérothérapie est le traitement de choix pour les varices de petit ou moyen calibre (jusqu'à 6 ou 7 mm en moyenne). On injecte un produit sclérosant, liquide ou le plus souvent sous forme de mousse. Elle s'effectue au cabinet du médecin, en une ou plusieurs séances selon le nombre et l'étendue des varices à traiter en commençant par les plus grosses. La reprise des activités habituelles est immédiate.

Les méthodes thermiques, laser ou radiofréquence. Elles utilisent la chaleur et s'adressent aux varices les plus grosses (supérieures à 8 mm). Réalisées en ambulatoire (on rentre chez soi le soir), elles sont un peu plus lourdes et nécessitent un environnement chirurgical, en clinique ou en milieu hospitalier. Elles sont pratiquées sous anesthésie contrairement aux méthodes chimiques.

La reprise du travail est possible dès le lendemain, voire deux jours plus tard. Elles ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale, même si la radiofréquence es treconnue comme une alternative à la chirurgie par la Haute Autorité de santé. D'où un recours encore trop fréquent à la chirurgie alors que ces méthodes endoveineuses sont supérieures en qualité de vie et de confort pour les patientes. Et sont surtout moins invasives, y compris pour les interventions sur les veines saphènes, que ce soit la grande saphène, celle qui longe toute la jambe depuis la cheville jusqu'à l'aine, ou la petite, celle qui s'arrête derrière le genou.

 

Le stripping est de moins en moins utilisé

Le traitement chirurgical (stripping) consiste à « arracher » les veines saphènes. Il peut être pratiqué en ambulatoire (avec sortie le jour de l'intervention), mais les patients restent la plupart du temps hospitalisés une nuit ou deux. Un arrêt de travail de 2 à 3 semaines est assez fréquent. Le port d'une contention veineuse dans les semaines qui suivent est le plus souvent recommandé. Quant à l'exposition au soleil, elle est fortement déconseillée, au moins jusqu'à la disparition des hématomes ! " Avec l'écho-doppler, nous nous sommes rendu compte que la chirurgie stimulait au niveau des incisions la formation de veinules pouvant être à l'origine de nouvelles varices. Il faut donc privilégier les traitements les moins agressifs possibles », précise le phlébologue.

 

Petites veines inesthétiques : on les traite en dernier

Les varicosités, c'est un peu comme l'arbre qui cache la forêt, elles ne sont pas toujours isolées. Elles peuvent alors être associées à une maladie variqueuse sous-jacente. Pour qu'elles ne récidivent pas, il faut d'abord traiter les varices. Une fois supprimées, ces veinules disgracieuses pourront être traitées par microscléroses au cabinet. Ce qui nécessitera, selon leur étendue, un ou plusieurs séances espacées de 3 semaines en moyenne. Différence notable avec la sclérothérapie des varices, les microscléroses ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale.