La bataille de "Madagh" a mis en échec les calculs du colonisateur français (historiens)

Publié par DK NEWS le 19-06-2023, 15h05 | 143

La bataille de "Madagh", qui s’est déroulée le 19 juin 1956, a mis en échec les calculs du colonisateur français, ont souligné des spécialistes de l'Histoire algérienne. La victoire écrasante remportée par les moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN) dans cette bataille, qui s’est déroulée le 19 juin 1956 à proximité du village de Sidi Bakhti, distant de 45 km de la ville d'Oran, obligea la France à revoir sa copie dans la Wilaya V historique et a été contrainte de consolider ses forces militaires dans la région de Madagh, qui se distingue par son relief accidenté, a indiqué le spécialiste en Histoire Bendjabour Mohamed.

Cette bataille a été féroce, ses flammes se sont propagées aux régions voisines, ce qui a obligé le colonisateur français à utiliser des avions et des bombes au napalm prohibées, dont l’impact est toujours visible dans la région, ainsi qu'à demander l'aide du 7e bataillon de Tlemcen pour poursuivre les moudjahidine, a ajouté Bendjabour Mohamed, Directeur du Laboratoire de recherche historique "sources et traductions" de l’Université d’ Oran-1 "Ahmed Ben Bella".

Cet universitaire a affirmé, sur la base d'un récit oral de feu Moudjahid Benhaddou Bouhadjar, connu sous le nom de guerre de "Colonel Si Othmane", que "les membres de l'Armée de libération nationale et le bataillon que Si Othmane commandait dans les régions de Madagh, El Amria, et Bouzedjar ont prouvé leur vaillance dans cette bataille, qui a duré trois jours, sachant qu’ils avaient bénéficié d'une formation paramilitaire et la plupart d'entre eux, qui étaient des recrues dans l'armée française, avaient participé à la guerre du Vietnam. Pour sa part, le spécialiste de l’Histoire d’Algérie, Lounici Rabah, a indiqué que "la bataille de Madagh, qui a coïncidé avec la date de l'exécution du martyr de la guillotine Ahmed Zabana, le 19 juin 1956, a démenti les allégations des colonialistes français que ce qui se passe en Algérie sont des événements isolés qui ne concernent qu'une ou deux régions". Le chercheur en Histoire de la ville d'Oran, Benyoub Smaïl, a estimé pour sa part que "la bataille de Madagh est l'une des batailles les plus importantes et les plus grandes de l'histoire à l'Ouest du pays".

Il a rappelé que la bataille avait commencé par une embuscade tendue par les moudjahidine dans le détroit de Oued Sidi Bakhti aux soldats coloniaux, qui menaient une opéra tion de ratissage dans la région.

Il a ajouté que la participation de révolutionnaires originaires de la région, qui connaissaient bien son terrain accidenté et sa nature géographique, a contribué à "gagner cette bataille dans laquelle l'armée coloniale a utilisé des bombes au napalm, commettant un autre crime odieux, dans lequel de nombreux martyrs tombés au champ d’honneur n'ont pu être identifiés et leurs noms ne figurent malheureusement pas dans le carré des martyrs de Madagh". Les historiens et les chercheurs s'accordent unanimement à dire que la bataille a eu des résultats impressionnants, notamment un large écho médiatique et une influence sur l'opinion publique, a-t-il ajouté.

La bataille de Madagh, dans laquelle les forces coloniales françaises ont subi de lourdes pertes, reste fermement ancrée dans la mémoire des habitants de la région et une source d'inspiration pour les artistes et les poètes, comme c'est le cas du poète Khaled Bakhti, qui l'a glorifiée dans un magnifique poème la documentant.

Depuis le recouvrement de l'indépendance du pays, le site de Madagh est devenu un site touristique par excellence et un lieu de mémoire glorifiant les exploits et les sacrifices des ancêtres de la part des jeunes, des familles et des randonneurs en montagne qui le fréquentent souvent tout au  long de l'année.