Bejaia : L'historiographe de la révolution, Djoudi Attoumi, en débat à l'université

Publié par DK NEWS le 05-07-2023, 16h37 | 7

L’officier de l’Armée de libération nationale (ALN) et historiographe de la révolution, feu Djoudi Attoumi, a été mardi au centre d’un débat à l’université de Bejaia, au cours duquel, son parcours de combattant dans la wilaya III et ses œuvres intellectuelles et historiographiques ont été revisités, à l'occasion de la célébration du 61e anniversaire de l'indépendance nationale, le 5 juillet.

Disparu en septembre 2021 suite à une maladie pulmonaire, Da El Djoudi, comme il est affectueusement appelé dans toute la wilaya de Bejaia, est une figure nationale atypique, d’abord en tant que moudjahid qui a combattu sur tous les fronts, mais aussi en tant qu’écrivain de la guerre d’indépendance, levant le voile sur nombres de zones d’ombres et sortant de l’anonymat un grand nombre de héros de la révolution.

"Il a miraculeusement survécu et consacré sa vie à ses frères d’armes dont beaucoup ont été sortis de l’anonymat", a ainsi résumé sa vie, son épouse, présente au débat, et qui n’a pas manqué de souligner la profondeur de l'engagement de son époux.

"Le patriotisme coulait dans ses veines" , a-t-elle affirmé, emboitant le pas au professeur Athmani Settour, du département d’histoire de l’université de Bejaia, qui au préalable, avait noté que "Da El Djoudi était un homme complet : il a assumé son devoir patriotique et opérationnel et endossé son rôle intellectuel".

Djoudi Attoumi a rejoint très tôt le mouvement national dès 1953 alors qu’il se trouvait à Alger, et a intégré le maquis dès 1956, et a été admis dans le poste de commandement central de la wilaya III, stationné alors dans la région de l'Akfadou, sous le commandement du colonel Amirouche, qui d’emblée l’a pris sous son aile qui lui a confié à Attoumi une succession de missions secrètes.

Initialement, son rôle était cantonné dans l’administration qui était alors sous la houlette du lieutenant Tahar Amirouchene, mais vite, il a été affecté dans un rôle opérationnel, notamment en 1961, où avec d’autres officiers, dont Aissat Méziane, Mezaoui Larbi, Benseghir Belkacem, entre autres, il a eu la lourde tache de réorganiser la zone trois (3) fortement éprouvée par l’opération jumelle.

Ainsi, durant, tout ce laps de temps, il a été de tout les combats, quasiment jusqu'à l’indépendance, a noté le professeur Athmani.

En 1968, Djoudi Attoumi a poursuivi ses études en France, où il a obtenu une licence en droit et un diplôme d ans la gestion des établissements sanitaires avant de rejoindre l’Algérie et d’officier comme directeur d’hôpital de Bouira puis président de l’APW de Bejaia.

C’est en 2004, qu’il s’est essayé à l’écriture, rédigeant jusqu'à sa mort une douzaine d’ouvrages sur la révolution, représentant une valeur documentaire de référence.

"Ses œuvres sont à la fois des récits de combattants ayant pris part au feu et des témoignages d’une grande fiabilité", a ajouté le professeur Athmani, qui dit "être encore impressionné par l’énergie avec laquelle Da El Djoudi s'était mis à fouiller et à interroger les événements".