Commerce extérieur : Le Conseil national consultatif de promotion des exportations, un "appui fort" au développement des exportations hors hydrocarbures (experts)

Publié par DK NEWS le 02-08-2023, 14h45 | 11

Des économistes ont affirmé, mardi, que le Conseil national consultatif de promotion des exportations, installé, lundi, sous la présidence du Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, constituait un "appui fort" au système de développement des exportations hors hydrocarbures, mettant en avant l'importance de ses missions en termes d'organisation et de levée des obstacles rencontrés par les exportateurs.  

Les experts ont précisé à l'APS que ce Conseil, par sa composante multisectorielle, revêtait une "grande importance", en ce sens que son installation intervient au moment où les exportations algériennes hors hydrocarbures connaissent une "forte dynamique", passant de 3% du volume global des exportations nationales, ces dernières années, à 11% aujourd'hui.

Son installation intervient également dans le contexte de la démarche des autorités publiques visant la diversification des marchés d'exportation, de l'intégration dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et de l'objectif d'adhésion au groupe "Brics", ont-t -ils souligné . Dans ce cadre, l'économiste Abdelkader Slimani a estimé que la composante élargie du Conseil était de nature à "garantir une meilleure prise en charge des préoccupations des exportateurs", et ce, à travers "l'élaboration d'une stratégie et de plans d'action qui tiennent compte des grands objectifs fixés par l'Algérie sur le plan économique".

Le Conseil national consultatif de promotion des exportations se veut une "force de proposition", de par sa composante multisectorielle, qui l'habilite à mettre en place des "mécanismes à long terme", notamment "pour investir de nouveaux marchés, diversifier les exportations, organiser des foires à l'étranger et conférer un rôle plus important aux banques et aux systèmes douanier et fiscal, afin de garantir les droits des exportateurs", a-t-il soutenu. Le Conseil contribuera à la diversification des filières d'exportation, notamment l'agriculture, l'industrie pharmaceutique, le textile, la sidérurgie et le ciment, dans le cadre de l'objectif tracé par les pouvoirs publics, à savoir atteindre 13 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures d'ici fin 2023, puis 20 milliards de dollars en 2024, a rappelé M. Slimani.

Pour sa part, l'économiste Ishak Kherchi a souligné l'importance de l'installation de ce Conseil au regard des objec tifs de la politique nationale de commerce extérieur visant à augmenter le volume des exportations hors hydrocarbures de 3% à 20%. Avec sa composante multisectorielle, le Conseil facilitera l'exportation hors hydrocarbures, qui nécessite l'intervention de plusieurs secteurs, a dit M. Kherchi, qualifiant de "positive" l'approche participative adoptée dans sa composante.

Et d'ajouter que le Conseil était en mesure de proposer des mécanismes à même d'augmenter la production de chaque secteur économique en fonction de la demande sur ses produits à l'étranger, et ce, dans le cadre de plans de commercialisation définissant les zones géographiques ciblées. Cette instance peut également contribuer à l'examen et la proposition de textes réglementaires et législatifs visant à faciliter l'exportation. Répondant à une question sur la plateforme numérique des exportateurs, dont sera doté le Conseil pour que leurs préoccupations soient prises en charge rapidement, M. Kherchi s'est félicité de cette démarche, qui permettra, a-t-il dit, une prise en charge diligente et efficace des préoccupations des exportateurs. Pour l'économiste Idir Sassi, l'installation de ce Conseil intervient dans un contexte de progression inédite des exportations algériennes hors hydrocarbures depuis 2020, et ce, grâce à l'adoption par l'Algérie d'une nouvelle approche économique basée sur les réformes internes de nombreux secteurs tout en s'orientant vers les marchés internationaux.

A ce propos, il a relevé que l'Algérie s'orientait aujourd'hui vers l'adhésion aux "Brics" et vers de nouveaux marchés, notamment en Afrique, "ce qui est somme toute logique étant donné que l'Algérie est la porte d'entrée en Afrique et un trait d'union entre les pays émergents et l'Afrique", a-t-il fait valoir, assurant que "ça boostera les exportations algériennes davantage".

Soulignant l'importance de l'installation de cet organe consultatif et de son rôle dans la prise en charge des préoccupations des exportateurs sur le terrain, l'expert a estimé que le cadre réglementaire de soutien aux exportations doit être accompagné d'une série de mesures pratiques, dont l'accompagnement bancaire des exportateurs à travers "la création de zones franches pour les établissements financiers et bancaires en Algérie".