Une étude pour l'élaboration d'un schéma nationale d'utilisation des eaux usées sera "prochainement" lancée par l'Office national d'assainissement (ONA), a indiqué mardi à Alger, sa directrice générale, Nora Ziani.
"Cette étude s'axera sur les bassins hydrographiques, puisque le partage d'eau se fait par bassin, et ce, afin de pouvoir produire une eau épurée selon la vocation de la région", a indiqué à l'APS, Mme Ziani en marge d'une conférence sur "la rationalisation de la consommation de l'eau et l'exploitation optimale des stations de traitement et épuration des eaux usées (STEP) en Algérie", organisée par l'Institut national d'études de stratégie globale (INESG) Soulignant que la production d'une eau épurée selon la vocation de la région permettra de rationaliser l'utilisation de l'eau potable dans les activités agricoles et industrielles, la responsable a relevé que les procédures de lancement de l'appel d'offre relatif au projet de cette étude est "en cours de parachèvement".
Une fois réalisée et adoptée, cette étude ouvrira la voie aux stations d'épuration des eaux us ées pour procéder à l'adaptation du mode du traitement aux exigences de l'activité économique exercée dans la région.
Il s'agit d'une épuration "personnalisée" des eaux usées qui permettra de soutenir davantage les efforts du développement socio-économique pour chaque région du pays, souligne encore M.
Ziani.
Les capacités théoriques de traitement d'eau des 211 STEP à l'échelle nationale, s'élèvent à 1 milliard m3, soit plus de 2,7 millions m3/jour, selon la directrice générale de l'ONA ajoutant qu'"un programme ambitieux" de réhabilitation est en cours pour la mise à niveau et construction de stations à travers le pays.
Projet de réhabilitation de la STEP de l'USTHB
Au cours de la conférence, la professeure et chercheuse au département Génie mécanique de l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTHB), Nassila Sabba, a levé le voile sur le projet de réhabilitation et mise à niveau de la STEP de l'Université, construite dans les années 1980 et restée inexploitée.
Pr Sabba, également directrice du laboratoire de la valorisation et recyclage de la matière pour le développement durable a indiqué que cette station a été "redécouverte" par les membres du laboratoire, à l'occasion de leur sortie de terrain, en quête de site pour implanter leurs travaux de recherche.
Elle a, dans ce sens, affiché l'enthousiasme de son équipe et des responsables de l'USTHB à faire de cette station "une plateforme d'expérimentation pour les chercheurs et étudiants des universités nationales".
"L'objectif de cette mise à niveau de la STEP, l'unique pour une université à l'échelle nationale, est de créer une plateforme expérimentale pour tester les différents procédés tertiaires qui permettent la réutilisation des eaux, et la création à fins scientifiques d'un lac à partir des eaux épurées", a-t-elle indiqué.
Aussi, il est question "d'offrir une formation professionnalisante pour les étudiants à l'échelle nationale", "l'encouragement de recherches sur hydrogène vert" et "l'irrigation à partir de ces eaux épurées des 60 hectares des espaces verts de l'USTHB", selon la même responsable.
Lors de cette conférence, les différents intervenants ont mis en avant l'importance de rentabiliser les eaux épurées dans le cadre de la stratégie de rationalisation de l'utilisation des eaux.