Jeûne mortel au Kenya : Détention prolongée pour le pasteur accusé du "massacre de Shakahola"

Publié par DK NEWS le 11-08-2023, 15h43 | 11

Un tribunal a prolongé jeudi la détention du pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie, accusé d'avoir fait jeûner jusqu'à la mort les adeptes

de sa secte évangélique dans une forêt du sud-est du Kenya, où 425 corps
ont été retrouvés.
Cet ancien chauffeur de taxi de 50 ans est détenu depuis le 14 avril, au
lendemain de la découverte des premières victimes de ce scandale, baptisé
"massacre de Shakahola", qui a
ému ce pays d'Afrique de l'Est.
Un juge du tribunal de la ville côtière de Mombasa a ordonné jeudi la
prolongation de sa détention, qui était arrivée à échéance le 2 août, et
celle de 29 coaccusés "pour une nouvelle période n'excédant pas 47 jours",
selon une décision consultée par les médias.
Une fois les investigations terminées, Paul Nthenge Mackenzie sera
formellement mis en accusation. Il fera notamment face à des poursuites
pour "terrorisme", ont annoncé en mai les procureurs.
Jusqu'à présent, 425 corps ont été retrouvés dans la forêt de Shakahola,
zone de "bush" de la côte kényane où se réunissaient les adeptes de
l'Eglise internationale de Bonne Nouvelle (Good News International Church),
fondée par Paul Nthenge Mackenzie qui prônait de jeûner jusqu'à la mort
pour "rencontrer Jésus".
Les autorités, qui ont suspendu les opérations de recherche de fosses
communes le 19 juillet le temps d'autopsier les 87 derniers corps

retrouvés, s'attendent à voir le bilan encore s'alourdir.
La police estime que la plupart des corps retrouvés sont ceux d'adeptes la
secte de Mackenzie.
Les autopsies pratiquées ont révélé que la majorité des victimes sont
mortes de faim, vraisemblablement après avoir suivi ses prêches. Certaines,
dont des enfants, ont été étranglées, battues ou étouffées.
Seize personnes sont accusées d'avoir fait partie d'un groupe d'"hommes de
main" du pasteur chargé de veiller à ce qu'aucun adepte ne rompe le jeûne
ou ne s'échappe de la forêt.
"Le massacre de Shakahola est la pire faille de sécurité de l'histoire de
notre pays", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Kithure Kindiki, devant
une commission sénatoriale le 11 juillet, promettant de "faire pression
sans relâche pour des réformes légales afin de dompter les prédicateurs
voyous".