République démocratique du Congo : 14 morts dans l'attaque d'un village au sud-ouest du pays

Publié par DK NEWS le 14-08-2023, 17h11 | 5

Au moins 14 personnes ont été tuées vendredi dans une attaque contre le village d'Ipongi, au sud-ouest de la République démocratique du Congo, près de la frontière angolaise, ont rapporté des médias citant les autorités locales.

Adélard Nkisi, le porte-parole du gouvernement provincial du Kwango - où est situé Ipongi - joint samedi par téléphone, a indiqué que le bilan provisoire s'élevait à 14 habitants tués par balles et "par coups de machettes". Un responsable religieux à Ipongi, qui confirme ce chiffre, a affirmé que cette attaque faisait suite à l'arrestation récente de miliciens, qui avaient envoyé "une autre équipe" pour "libérer (leurs) quatre membres".

La tuerie a eu lieu "dans la mission catholique d'Ipongi", selon Symphorien Kwengo, un cadre de la société civile de la province du Kwango, qui attribue ces morts au mouvement armé Mobondo, né en 2022 dans la province voisine du Maï-Ndombe. Le porte-parole de la province a assuré que des "dispositions" ont été prises "pour essayer de maîtriser la situation".  

                            "Retrait accéléré" de la Monusco malgré une "forte détérioration" 

Le secrétaire général des Nations Unies a annoncé dans un rapport rendu public jeudi que la mission de l'ONU (Monusco) en République démocratique du Congo entrait "dans sa phase finale" malgré une situation "en forte détérioration".

Dans ce document de 15 pages adressé au Conseil de sécurité de l'ONU, le secrétaire général Antonio Guterres dresse un bilan désastreux de la situation humanitaire et politique dans le pays et expose dans le même temps un plan de "retrait accéléré et responsable" de la Monusco, après près de 25 ans de présence continue.

Son évaluation sur les 12 derniers mois est sans appel: "les tensions régionales se sont encore aggravées", "la situation humanitaire s'est considérablement détériorée", "des centaines de milliers de civils ont été déplacés de force" et "le nombre d'actes de violence sexuelle" contre des enfants "a plus que doublé entre 2021 et 2022".

Dans l'est du pays, dans les deux provinces les plus affectées par les violences, "28% de la population du Nord-Kivu et 39% de la population de l'Ituri est déplacée" - soit environ quatre millions de personnes - poursuit le rapport.

Au coeur de ces conflits: la résurgence de la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars) qui "s'est emparé de large pans" de territoire et où les rebelles ont "mis en place des administrations parallèles" et procèdent "à des arrestations arbitraires et à des exécutions extrajudiciaires."  La Monusco "demeure l'une des cibles du mécontentement et de la frustration des populations qui lui reprochent de faire preuve de passivité", précise le Secrétaire général.

Conformément aux souhaits affichés du gouvernement congolais, l'ONU réaffirme dans ce rapport sa volonté d'assurer "un retrait accéléré et responsable de la mission", mais met en garde qu'un départ prématuré "aurait des conséquences pour les civils qui comptent sur la mission pour assurer leur protection".