Pesticides pendant la grossesse un risque pour le cerveau des ados

Publié par DK NEWS le 06-09-2023, 16h45 | 4

Des chercheurs américains ont étudié l'impact d'une exposition importante aux pesticides organophosphorés pendant la grossesse. 

Principalement utilisés dans le monde agricole, les pesticides organophosphorés (Malathion, Parathion, Chlorpyrifos, Diazinon) sont des insecticides neurotoxiques qui éliminent les insectes et les vers.

Ils ont également un usage domestique : on les retrouve ainsi dans certains traitements contre les poux ou contre les puces chez les animaux.

Selon une récente étude conduite par des chercheurs de la University of California (aux États-Unis), une exposition prénatale importante aux pesticides organophosphorés aurait toutefois des conséquences sur la santé de l'enfant à naître, en particulier au niveau du cerveau.

Les chercheurs ont travaillé avec 95 adolescents âgés de 15 à 17 ayant toujours vécu dans l'État de Californie. 

Vingt ans plus tôt, d'autres chercheurs avaient évalué l'exposition aux pesticides organophosphorés de leurs mères à partir de données officielles émanant du California Pesticide Use Reporting Program.

 

LES PESTICIDES ORGANOPHOSPHORÉS ONT UN IMPACT SUR LE CERVEAU

Les adolescents ont été examinés via une imagerie spectroscopique proche infrarouge (ISPIf), une technique qui consiste à observer les flux sanguins dans le cerveau et donc, l'oxygénation des différentes régions cérébrales. Verdict ? Les chercheurs américains ont remarqué que les adolescents ayant subi une importante exposition prénatale aux pesticides organophosphorés présentaient une oxygénation moins importante du cortex préfrontal (qui est impliqué dans le langage, le raisonnement, la mémoire visuelle...) mais un flux sanguin plus important au niveau du lobe temporal (mémoire à long terme, audition...) et du lobe pariétal (cinq sens, attention...).

Les chercheurs expliquent ce déséquilibre par une potentielle compensation du cerveau, qui " travaillerait " davantage au niveau des lobes pariétal et temporal pour compenser une " perte " au niveau du cortex préfrontal, celle-ci étant sans doute liée à l'exposition prénatale importante aux pesticides organophosphorés.