Le Fonds monétaire international (FMI) a de nouveau épinglé le Liban vendredi pour l'incapacité des dirigeants du pays à mettre en œuvre les réformes nécessaires au déblocage des aides internationales.
"Le Liban n'a pas entrepris les réformes urgentes, ce qui pèsera sur l'économie dans les années à venir", a déclaré Ernesto Ramirez Rigo qui dirigeait une délégation de l'institution internationale, au terme d'une visite à Beyrouth. En avril 2022, le pays a conclu un accord de principe avec le FMI pour un prêt de trois milliards de dollars, échelonné sur quatre ans, mais depuis les autorités n'ont pas mis en œuvre les changements substantiels prérequis.
Une hausse saisonnière du tourisme a accru les entrées de liquidités étrangères, a déclaré M. Ramirez Rigo. Les touristes sont principalement des Libanais de la diaspora qui sont rentrés chez eux pour les vacances d'été. "Cela donne l'impression que l'économie a commencé à rebondir et conduit à la complaisance. Cependant, les recettes du tourisme et les envois de fonds sont bien en deçà de ce qui est nécessaire" pour maintenir l'économie à flot, a-t-il décl aré.
Parmi les réformes exigées par le FMI figurent l'adoption d'un budget pour l'année 2024, un amendement à la loi sur le secret bancaire ou une restructuration du secteur bancaire ainsi qu'une loi sur le contrôle des capitaux. Le Liban a mis en œuvre certaines réformes, dont un budget tardif pour 2023, mais le FMI a déploré à plusieurs reprises la lenteur des progrès, jugeant que les mesures adoptées n'étaient pas suffisantes.
Le 29 juin, le FMI avait déjà averti que l'incapacité du Liban à mettre en œuvre des réformes pourrait avoir des conséquences "irréversibles" pour le pays, menaçant potentiellement sa stabilité économique et sociale.