Fonds monétaire arabe : Les économies arabes appelées à renforcer leur flexibilité pour faire face aux éventuels chocs

Publié par DK NEWS le 18-09-2023, 14h03 | 5

Le Directeur général et président du conseil d'administration du Fonds monétaire arabe (FMA), Abdul Rahman bin Abdullah Al Humaidi a mis l'accent, dimanche à Alger, sur l'importance de renforcer "la flexibilité économique" au sein des économies arabes face aux éventuels chocs économiques, au regard de l'impact du ralentissement économique mondial.  

"Un besoin pressant" se fait sentir en matière de renforcement des économies arabes et d'accroissement de leur flexibilité économique en vue de faire face aux éventuels chocs économiques", a précisé M. Al Humaidi, lors des travaux de la 47e session ordinaire du Conseil des gouverneurs des banques centrales et institutions monétaires arabes, dont l'ouverture a été supervisée par le Premier ministre, Aïmene  Benabderrahmane, sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

Dans ce contexte, le premier responsable du FMA a précisé que "cela se fait à travers les réformes structurelles et institutionnelles, désormais nécessaires, outre l'intensification des efforts pour le développem ent du secteur et des marchés financiers arabes renforçant également l'inclusion financière pour améliorer les chances de financement des différents secteurs".

Les pays arabes font face actuellement, à des défis économiques, d'où "la nécessité de consentir davantage d'efforts, d'agir et d'adopter des politiques à même de répondre aux exigences de la croissance économique, a expliqué M. Al Humaidi, rappelant "la hausse des niveaux de chômage dans la région arabe ayant atteint l'année dernière 10,7% soit le double de la moyenne mondiale, selon  les estimations du la Banque mondiale".

Parmi ces défis figurent également les taux d'endettement qui ont atteint les 98% du PIB globale des pays arabes débiteurs à la fin de 2022, en plus de la fluctuation des prix des produits de base, selon M. Humaidi. Compte tenu de la situation économique mondiale instable, "il est nécessaire d'intensifier les efforts internationaux coordonnés afin de diminuer les dangers d'une récession et d'une crise de dettes qui affecteraient l'économie mondiale", a-t-il ajouté.

Présentant les grandes lignes du plan stratégique du Fond pour 2020-2040, le même intervenant a précisé qu'il visait à soutenir les efforts des pays membres afin de parvenir à une stabilité monétaire et financière, affirmant que les échéances à venir consistent en la création des crypto-monnaies par les banques centrales et au choix de la meilleur combinaison des politiques monétaires et préventives dans la gestion des crises économiques et autres qui ne cessent de s'abattre sur le monde.

Après avoir salué les efforts des banques centrales arabes dans la régulation des situations du secteur bancaire et financier, le DG du Fond a salué l'unification de la banque centrale libyenne, "un pas nécessaire pour l'unification des efforts de développement du secteur financier en Libye". Par ailleurs, il a mis en avant le progrès réalisé quant à l'initiative d'inclusion fiscale dans la région arabe lancée par le Fond. Créé en 1976, le FMA est une institution financière régionale arabe, visant principalement à établir des politiques et des méthodes de coopération monétaire arabe, développer les marchés financiers arabes et réunir les conditions menant à la création d'une monnaie arabe unifiée, outre le règlement des paiements courants entre les Etats membres de manière à améliorer le mouvement des échanges commerciaux.

Parmi les mécanismes sur lesquels s'appuie le FMA, l'octroi de facilités (prêts) à court et moyen termes aux Etats membres pour aider à financer le déficit total des balances des paiements, la coordination des politiques monétaires des Etats membres et le développement de la coopération entre les autorités monétaires de ces pays.

Il s'agit également de libérer et de développer les échanges commerciaux et les paiements courants qui en découlent, ou encore promouvoir le mouvement de capitaux entre les Etats membres. Cette réunion constitue, en fait, une occasion pour les gouverneurs de banques centrales et d'institutions monétaires arabes d'examiner l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation et de passer en revue les principaux facteurs qui la provoquent ainsi que le rôle de la politique monétaire budgétaire dans la réduction de ce phénomène. Seront discutés lors de cette rencontre, la coordination des positions des pays arabes face aux développements économiques et financiers mondiaux, ainsi que l'équilibre entre le renforcement de la numérisation des services financiers et le maintien de la stabilité financière, ou encore les opportunités et risques associés à l'utilisation des technologies financières modernes.

Il sera également question de promouvoir l'autonomie, la transparence et la gouvernance en matière d'activités des banques centrales. Une table ronde sera organisée, lundi, dans le cadre des travaux de cette session, sur le thème "Les défis auxquels sont confrontées les banques centrales : interaction des politiques monétaires et financières".   

   Le contexte économique mondial requiert une action interarabe en matière de politiques économiques (Gouverneur de la BA)

Le Gouverneur de la Banque d'Algérie et président de l'actuelle session du Conseil des gouverneurs des banques centrales et institutions monétaires arabes, Salah Eddine Taleb a affirmé, dimanche à Alger, que le contexte économique mondial marqué par une croissance au ralenti, une inflation accélérée et un endettement élevé, requiert une action interarabe commune en matière de politiques économiques, réaffirmant l'engagement permanent de l'Algérie à soutenir les pays arabes frères qui font face aux difficultés.

S'exprimant lors des travaux de la 47e session ordinaire du Conseil des Gouverneurs des banques centrales et institutions monétaires arabes, organisée sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et dont l'ouverture a été présidée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, M. Taleb, a indiqué que la situation dans la région arabe "requiert de nous davantage de solidarité et d'action, notamment en matière de définition des politiques économiques pour faire face aux fluctuations cycliques par la création de structures d'épargne anti-chocs".

Le fonds de régulation des importations de l'Algérie a permis "d'absorber une partie importante des fluctuations des prix des hydrocarbures depuis 2014". Le programme de refinancement lancé en 2021 pour la relance économique post-Covid a constitué "une réponse équilibrée à ses répercussions", a indiqué le gouverneur de la BA qui a mis en avant "les évolutions remarquables enregistrées par les indicateurs macroéconomiques et financiers de l'Algérie qui se lance toujours dans la diversification et la modernisation de son économie et le passage à l'innovation".

 En cette circonstance mondiale, "l'Algérie n'a eu de cesse de soutenir les pays arabes frères à faire face aux différentes difficultés et appeler une action arabe commune dans le cadre des institutions internationales pour leur apporter soutien rapide et nécessaire". Il a précisé à ce propos que le contexte économique international et arabe dans lequel se tiennent les réunions de cette session, se caractérise par une hausse des prix des produits de base et le durcissement de la politique monétique, par le relèvement des prix du bénéfice, en vue d'alléger l'ampleur de la vague d'inflation mondiale et l'endettement élevé chez certains Etats.

Ces circonstances exceptionnelles ont poussé, a-t-il ajouté, les établissements internationaux et régionaux à revoir leurs prévisions de la croissance économique, d'autant plus que le Fonds monétaire international (FMI) a prévu un ralentissement de la croissance économique mondiale en 2023 et en 2024, pour atteindre 3% par rapport à 3,5% estimée en 2022.

Le Fonds monétaire arabe (FMA) prévoit également, selon M. Taleb, que le taux de la croissance économique des Etats arabes atteigne environ 3,5% en 2023 et 4% en 2024, par rapport à environ 5,6 % en 2022, impactée par le recul de l'activité économique mondiale. Par ailleurs, le Gouverneur de la BA a mis en avant l'importance de l'adhésion des banques arabes aux initiatives de consolidation des mécanismes de paiement et de transfert entre les Etats arabes, au vu de son importance dans le développement de la complémentarité financière régionale.

Pour M. Taleb, le soutien des banques centrales arabes à la plateforme de paiement "BUNA" créée par le FMA " se veut un facteur crucial dans la contribution à la réalisation des dimensions stratégiques de la plateforme dans la consolidation des opportunités de la complémentarité financière régionale et la liaison avec l'économie mondiale". M. Taleb a relevé "le besoin de raccorder les banques arabes, d'exhorter les banques à activer l es opérations de transfert à travers a plateforme et de présenter des initiatives qui consolident les opportunités de bénéficier de ses prestations". Après avoir souligné l'importance des points contenus à l'ordre du jour de la réunion, à l'instar de l'efficacité des politiques monétaires à faire face à l'inflation et l'équilibre entre la consolidation de la numérisation et la préservation de l'équilibre financier, le Gouverneur de la BA a salué les initiatives du FMA de consolider l'inclusion financière dans la région arabe et la création du réseau de financement vert et durable.