Energie solaire : Soutenir les producteurs locaux et le transfert technologique pour développer le secteur (panel)

Publié par DK NEWS le 20-09-2023, 15h11 | 16

La nécessité de soutenir les producteurs locaux et le transfert technologique vers l'Algérie dans l'énergie solaire a été soulignée, mardi à Alger, par plusieurs experts du secteur lors d'un séminaire sur les énergies renouvelables en Algérie.

Lors de ce séminaire organisé conjointement par le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) et le Commissariat aux énergies renouvelables et à l'Efficacité énergétique (Cerefe), le président du cluster "Energie solaire", Mehdi Bendimerad, a évoqué l'intérêt de soutenir les entreprises locales activant dans le domaine des ENR, en leur donnant notamment "plus de visibilité".

 Mentionnant l'opportunité que représente le programme national de développement des ENR pour le tissu industriel local, M. Bendimerad a cependant relevé certaines contraintes à lever pour le développement des ENR avec un taux d'intégration élevé. Le président du cluster a ainsi souligné la nécessité de réduire la fiscalité sur les intrants de panneaux solaires, soumis actuellement à des droits de douane de 15 à 30 %, selon lui. Par ailleurs, selon l'enseignant chercheur au niveau de l'université des sciences et technologies Houari-Boumediene d'Alger, Mohamed Boudour, le transfert de technologie est également un axe de développement des énergies renouvelables dans le pays.

Pour ce faire, M. Boudour plaide pour la mise en place d'une coordination entre les différents secteur tout en développant des laboratoires et les centres de recherche publics et privés dans ce secteur. Ceci, a-t-il dit, doit également permettre de capitaliser sur les expériences acquises depuis une dizaine d'années par les groupes économiques publics mais aussi par les opérateurs privés activant dans les énergies solaires. "Il y a des filières technologiques dans le solaire où l'Algérie peut être opérationnelle a court terme", a affirmé l'enseignant chercheur, précisant que les capacités nationales existent notamment en ce qui concerne le développement d'outils de diagnostic et de monitoring.

Expliquant que des économies de plusieurs millions de dollars peuvent être réalisées grâce au recours aux capacités locales, M. Boudour a estimé que le transfert technologique doit être suggéré voire imposé aux développeurs étrangers à travers des textes de loi. De son côté, le chercheur au Centre de développement des énergies renouvel ables (CDER), Abdelhamid Mraoui, a estimé nécessaire le travail collaboratif entre chercheurs et industriels pour rendre le secteur attractif en terme d'investissement. Il s'agit selon lui de développer à travers la recherche des solutions adaptées à l'industrie dans le cadre d'un processus de recherche et développement. 

  Développer un modèle énergétique applicable pouratteindre les objectifs nationaux (Bouchenak Khelladi)

 

Développer  un modèle énergétique applicable pour atteindre les objectifs nationaux (Bouchenak Khelladi)  Le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Bouchenak Khelladi Sidi Mohammed a mis en avant, mardi à Alger, la nécessité de développer un modèle énergétique applicable à même de réaliser les ambitions nationales dans le domaine des énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire.

Dans son discours d'ouverture des travaux d'un séminaire sur les Energies renouvelables en Algérie, placé sous le thème "Energie solaire : une source alternative à forte valeur ajoutée", à laquelle ont assisté des ministres et des experts, M. Bouchenak Khelladi a relevé "la nécessité de développer un modèle énergétique applicable, bâti sur l'engagement et la contribution de l'ensemble des acteurs en la matière, afin de développer l'énergie solaire à l'échelle nationale".

A ce propos, il a jugé impératif de concrétiser le programme du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, reposant sur la diversification économique sous-tendant la sécurité alimentaire, l'économie numérique et la transition énergétique à long terme. Et d'ajouter que l'Algérie avance aujourd'hui vers les énergies renouvelables dans la perspective de diversifier ses sources énergétiques, indiquant qu'une telle orientation s'inscrit dans le cadre d'une dynamique mondiale visant à réduire l'émission de gaz à effet de serre et à atténuer les répercussions du changement climatique.

A son tour, l'expert en énergies renouvelables, le professeur Chems Eddin Chitour, a relevé la nécessité d'"adopter un modèle souple qui peut s'adapter aux développements de l'heure", insistant sur l'importance de développer l'industrie de l'hydrogène vert et de créer un institut pour la transition énergétique.

Le séminaire, organisé en coordination avec le Commissariat aux Energies Renouvelables et à l'Efficacité Energétique (CEREFE), a connu la présence du ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, de la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb, et du ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun. Ce séminaire a permis aux différents acteurs de cette filière d'évaluer l'état du secteur des énergies renouvelables et de passer en revue les différentes mesures lancées pour appuyer ce domaine.

Il vise à évaluer les prévisions des parties prenantes, et à assoir des stratégies de développement de l'énergi e solaire au niveau national dans le cadre d'un dialogue public-privé. L'évènement a également connu l'organisation de panels thématiques sur les stratégies d'appui à adopter pour encourager l'investissement dans le domaine de l'énergie solaire et le transfert technologique en la matière.