Bejaia : Ouverture de la 18e édition des rencontres cinématographiques

Publié par DK NEWS le 25-09-2023, 14h59 | 4

La 18e édition des rencontres cinématographiques de Bejaia a été ouverte samedi soir 
devant un large public venu assister à l'évènement qui se poursuivra durant 6 jours.  

La pièce de Mouloud Ait Liotna intitulée "La maison brûle, autant se réchauffer" a donné le coup d’envoi de la nouvelle édition durant laquelle 33 projections sont prévues.

Forte de sa notoriété, notamment sa sélection à la quinzaine des cinéastes au Festival de Cannes 2023 dans la catégorie des courts et moyens métrages, l’œuvre de Mouloud Ait Liotna est déclinée intégralement en tamazight, et a drainé une foule au-delà de toute attente, dont les passionnés du 7e art.

Nombreux étaient ceux qui ont assisté à la projection à l'extérieur de la salle faute de place, se contentant de suivre cette fiction sur l’exil juvénile, à travers un écran géant installé à la place du 1er novembre, sise juste au-dessus de la structure.

Visiblement, le voyage a valu la chandelle, et beaucoup ont dit avoir apprécié les péripéties du jeune Yanis, qui pour des raisons inexpliquées, a fait le pari dès son très jeune âge de se faire la malle, au moment où ses copains du village rêvaient d’aventures et d’expériences dans le grand sud du pays.

Le film ne focalise pas sur les détresses et les déboires de Yanis, mais évoque quasiment en filigrane, ses états d’âmes et surtout son mal être dans une région qui dispose d’un potentiel naturel apte à attirer le plus exigeant des poètes. Mouloud Ait Liotna en a profité pour faire des prises de vues sublimes et livrer des plans tableaux qui le sont tout autant.

Ce privilège géo poétique n'a pas suffit pour faire changer d’avis à Yanis, obnubilé par l’idée de s’installer ailleurs, sous d'autres cieux.

Et malgré quelques doutes et tourments, notamment lorsqu’il se fait voler l’argent économisé pour voyager, il ne perd pas pied et finit par s’en aller. "L’intrigue est linéaire, presque sans émotion", a estimé Amina, une enseignante universitaire, qui dit avoir été emportée plutôt par la balade de la caméra qui a donné des prises de vues d’extérieur "dignes d’un documentaire environnemental". La première soirée des rencontres cinématographiques de Bejaia a vu défiler deux autres courts métrages, "Boussa" (le baiser) de Azzedine Kasri et "Rentrons" de Nasser Bessalah, projetés en première mondiale.

Les deux films ont brillé par leur prise de vues et les panoramas livrés, sacrifiant légèrement le contenu grave des histoires racontées. Le premier traitant de la difficulté des jeunes à se retrouver en intimité avec leur alter égo, et le second du chemin inverse de l’exil de jeunes vivant à l’étranger qui tentent le retour au pays natal, sans succès.

Les journées cinématographiques qui vont alterner les genres, en l’occurrence courts, longs métrages et documentaires, soit au total 33 films durant six jours, seront relevées par plusieurs animations, notamment l’organisation de masters class sur le cinéma, des rencontres débats avec les producteurs présents et des cafés cinéma.