ONU : La dette des pays en développement reste une "préoccupation majeure"

Publié par DK NEWS le 09-10-2023, 15h47 | 6

Les efforts entrepris pour tenter de résoudre la crise de la dette des pays pauvres sont "insuffisants" face à "l'ampleur et l'urgence du problème", a affirmé mercredi la cheffe de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, Rebeca Grynspan, assurant que "le fardeau de la dette de ces pays reste une "préoccupation majeure".  

Les efforts entrepris notamment au sein du G20 ou parmi les institutions de Bretton Woods, Banque mondiale et FMI, pour trouver les moyens de réduire le fardeau de la dette des pays à faible revenus ne sont pas suffisants, a-t-elle souligné lors d'un point de presse de présentation des projections économiques annuelles compilées par l'agence qu'elle dirige, la Cnuced.

 Dans son rapport, la Cnuced a indiqué que quelque 3,3 milliards de personnes, soit près de la moitié de l'humanité, vivent dans des pays qui dépensent davantage pour honorer les intérêts de leur dette qu'en éducation ou en santé. Les pays les plus durement touchés sont les pays en développement à revenu faible ou intermédiaire qui se sont lancés sur les marchés de capitaux internationaux après la crise de 2008 et que la Cnuced qualifie d'économies frontières. "Au cours de la dernière décennie, la dette extérieure publique et garantie par l'Etat (PPG) de ces économies a triplé", a souligné l'agence onusienne.

Les paiements du service de la dette PPG en pourcentage des recettes publiques ont bondi pour ces pays, passant de près de 6% en 2010 à 16% en 2021. "Aujourd'hui, près d'un tiers des économies frontières sont au bord du surendettement et sont confrontés à des risques de crédit croissants", insiste le rapport, estimant que l'accès restreint aux marchés financiers représente une menace sérieuse pour ces pays, dans la mesure où les remboursements d'obligations devraient fortement augmenter en 2024 et 2025.

"Nous avons donc besoin d'un meilleur mécanisme pour résoudre plus rapidement le problème de la dette", insiste la secrétaire générale. Mme Grynspan réclame que le sujet soit mis sur la table la semaine prochaine lors des réunions d'automne de la Banque mondiale et du FMI.