Climat : Les amphibiens en danger d'extinction dans le monde (étude)

Publié par DK NEWS le 09-10-2023, 15h57 | 16

Le changement climatique est devenu le principal facteur qui rapproche les amphibiens (grenouilles, crapauds, salamandres...) de l'extinction, selon une étude scientifique publiée mercredi. 

"Le changement climatique représente une menace sous-évaluée pour les amphibiens" et qui deviendra de plus en plus "évident", a souligné Kelsey Neam, spécialiste auprès de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et co autrice de l'étude parue dans la revue Nature.  En l'absence de plumes, poils ou écailles pour les protéger, ces créatures, capables de vivre sur terre et dans l'eau, sont particulièrement vulnérables aux changements de leur environnement.

Elles peuvent ainsi se déshydrater rapidement en raison du réchauffement ou souffrir de la disparition de lieux de reproduction humides.  Des orages plus fréquents et intenses, des inondations et la montée du niveau des eaux menacent aussi les habitats des amphibiens. 

Une vaste étude de 2004 avait déjà montré que ces animaux étaient les vertébrés les plus menacés sur la planète.  Dans l'article publié mercredi, les scientifiques s'appuient sur une mise à jour l'an dernier de cette étude mondiale, fondée sur l'évaluation de 8.011 espèces pour le compte de l'UICN. 

Ils concluent que la situation des amphibiens a continué à se détériorer, avec 41% désormais classés comme "menacé" (une catégorie qui regroupe les espèces vulnérables, en danger et en danger critique). 

Le changement climatique est responsable de 39% de la détérioration du statut de conservation des espèces depuis 2004 (affectant 119 espèces), suivi par la perte d'habitat à hauteur de 37%.  La destruction et la dégradation des habitats - liée à l'agriculture intensive ou à la construction d'infrastructure - reste la menace la plus courante, affectant 93% des espèces d'amphibiens menacées. 

Dans certaines régions de l'Australie ou du Brésil, la sécheresse causée par le changement climatique devrait par exemple menacer la reproduction de grenouilles, qui ont besoin de l'humidité des sols et des feuilles pour protéger leurs œufs. 

"On s'attend à ce que le changement climatique pousse certaines espèces encore plus près de l'extinction", souligne Kelsey Neam. 

"En protégeant les amphibiens, nous protégeons les forêts et les écosystèmes qui représentent des solutions importantes et fondées sur la nature pour combattre le changement climatique", plaide-t-elle, soulignant l'urgence à protéger les habitats et à baisser les émissions de gaz à effet de serre.  

 

   Sécheresse en Amazonie: "Tous les moyens nécessaires" mobilisés au Brésil (vice-président)

Le vice-président brésilien Geraldo Alckmin a promis mercredi de mobiliser "tous les moyens nécessaires" face à la sécheresse extrême qui frappe actuellement l'Amazonie, lors d'une visite avec plusieurs ministres à Manaus (nord).

"Tous les moyens nécessaires seront employés et les fonds seront débloqués le plus vite possible pour venir en aide à la population", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, après avoir survolé des zones où le niveau de cours d'eau vitaux pour les habitants a baissé de façon critique.

Le président Luiz Inacio Lula da Silva n'a pas pu se rendre à Manaus, capitale de l'Etat d'Amazonas, le plus affecté par la sécheresse, car il se remet d'une opération à la hanche qu'il a subie vendredi à Brasilia.

M.  Alckmin, qui est également ministre du Développement, du Commerce et de l'Industrie, était accompagné de plusieurs autres membres du gouvernement, dont la ministre de l'Environnement Marina Silva, et celle des Peuples indigènes, Sonia Guajajara.  Dans l'Etat d'Amazonas, le plus vaste du Brésil, recouvert d'immenses étendues de forêt tropicale, la sécher esse affecte directement plus de 500.000 des 4 millions d'habitants, dont un grand nombre d'indigènes et de membres de communautés de pêcheurs qui vivent sur les rives de fleuves.  Le niveau extrêmement bas de ces cours d'eau pose notamment d'énormes problèmes pour la navigation fluviale, cruciale pour le ravitaillement de localités reculées.  Certaines de ces localités dépendent également de ces fleuves pour leur consommation d'eau au quotidien.

Les autorités ont pour priorité d'assurer le ravitaillement en eau, nourriture, carburant et médicaments pour ces populations affectées par la sécheresse, qui touche également les Etats voisins de Rondonia et Acre, dans le nord-ouest du pays. 

La semaine dernière, la ministre Marina Silva avait annoncé l'envoi par le gouvernement fédéral d'une aide humanitaire "d'urgence" en Amazonie, où la sécheresse a provoqué la mort de milliers de poissons et de dizaines de dauphins roses.  Le gouvernement a d'ores et déjà débloqué 138 millions de réais (environ 25 millions d'euros) pour le dragage des fleuves Madeira et Solimoes pour augmenter la profondeur des cours d'eau et faciliter ainsi la navigation.

Les travaux devraient être terminés "d'ici 30 à 45 jours", a indiqué mercredi le vice-président Alckmin.

"Selon les spécialistes, la saison des pluies ne comm encera qu'en novembre cette année dans la région, et elle permettra difficilement aux fleuves de retrouver leur niveau normal", a alerté le gouverneur de l'Amazonas, Wilson Lima.

La sécheresse extrême en Amazonie est due à la fois au phénomène El Niño, qui réduit la formation des nuages et donc les précipitations, et "au réchauffement de l'Atlantique nord, dû au changement climatique incontrôlé", a affirmé Marina Silva.