Culture

26e Salon international du livre d’Alger : Le manque d'éditeurs spécialisés dans le livre pour enfant souligné (rencontre)

Publié par DK NEWS le 04-11-2023, 15h19 | 9
|

Des participants à une rencontre sur la littérature d’enfance et de jeunesse ont relevé le nombre "réduit" d'auteurs et d'éditeurs spécialisés dans le livre pour enfants en Algérie, malgré un lectorat jeune "important".  

Intervenant en marge du 26e Salon international du livre d’Alger (Sila), lors d’une rencontre sur l'écriture destinée aux enfants et aux jeunes, des auteurs et universitaires ont déploré le "manque d'intérêt" pour ce genre littéraire "particulier" de la part des auteurs et des éditeurs, peu nombreux à investir dans ce créneau.

L’auteur d’ouvrages pour enfants, Rabah Kheddouci, a fait état du nombre "réduit" d'auteurs pour enfants, et le manque flagrant d'éditeurs spécialisés en Algérie, qui compte 11 millions d'élèves.

"Seuls trois éditeurs spécialisés sont actuellement en activité", a regretté cet auteur enfants, "requiert de grands talents créatifs" en plus d’une maitrise de certains aspects relevant du domaine de l’enfance notamment la psychologie et la pédagogie de l’enfance. Pour cet auteur et éditeur spécialisé dans le livre de jeunesse, "écrire pour les enfants et les adolescents est une tâche compliquée" pour l'auteur qui, a-t-il dit, doit tenir compte de certains paramètres esthétiques et techniques notamment structure, les besoins et l’âge du lecteur.

Il rappelle, dans ce sens, que l’écriture destinée aux enfants se distingue, des autres, par les dialogues concis et la narration directe pour permettre une compréhension facile du contenu.

Pour sa part l'universitaire Kenza Mebarki Assia Abdellaoui, auteure de textes de théâtre pour enfants, s’est penchée sur les besoins particuliers de l’enfant en matière de littérature, devant tenir compte, selon elle, de son environnement culturel familial ainsi que de l'aspect linguistique. Abondant dans ce sens, Assia Abdellaoui, la poétesse lyrique et auteure de plusieurs chansons pour enfants, considère que l'écriture littéraire pour enfants requiert des "compétences élevées" de l'auteur afin de "susciter" l'envie et le besoin de lire.

L'esthétique, la profondeur et la simplicité sont des "paramètres essentiels" pour une écriture littéraire réussie ciblant les petits, a mentionné cette auteure, distinguée du "Prix Abdelhamid Shoman" de littérature pour enfants, décerné en septembre dernier en Jordanie.

Ouvert au public le 26 octobre, le 26e Sila prend fin samedi au Palais des expositions après dix j ours d'exposition et d'activités culturelles diverses, organisées sous le slogan "L'Afrique écrit l'avenir".  

                                Conférence sur la problématique de la traduction 

Une conférence sur la "Problématique de la traduction" a été animée, vendredi au 26e Salon international du livre d’Alger (Sila), par des universitaires, éditeurs et traducteurs qui ont évoqué, au-delà des difficultés qui l’entravent, l’ouverture vers l’autre qu’elle procure. A un jour avant la clôture du 26e Sila, ouvert le 26 octobre dernier, la "Problématique de la traduction" a été traitée par les universitaires Abderrezak Abid et Belkacem Aissani, les poètes et traducteurs, Mohamed Boutaghane et Brahim Tazaghart (également éditeur).

La traduction en Algérie est un peu le "parent pauvre de la production littéraire en général", a estimé l’Ex. Professeur à l’Université Alger II, Abderrezak Abid, rappelant la grande utilité et "le besoin accru à une telle discipline qui s’ouvre sur les langues et les cultures des autres". Abderrezak Abid a déploré ensuite le manque de financement des opérations de traduction, expliquant que celle-ci est pratiquée de manière individuelle, alors qu’elle permet des échanges entre les langues.

Autour de la sémantique des mots et des situations, Belkacem Aissani, a expliqué différents as pects que contient une traduction, notamment, ceux matériels et physiques sur lesquels langue d’origine et langue de traduction s’entendent, tels qu’un homme, une femme, une maison, entre autres, pour aborder ensuite le deuxième aspect ou les éléments à traduire relèvent de concepts et donc non visibles et palpables, tels, le courage, la jalousie et autres. Evoquant d’entrée le "grand projet de la traduction", le poète traducteur et éditeur, Brahim Tazaghart a posé la problématique de l’utilité de la traduction si, celle-ci souffre de l’absence d’audience. Pourquoi donc, traduire et pour qui ? s'est-il demandé. L'éditeur n’a pas manqué d’évoquer l’existence de grandes compétences algériennes qui ont traduit vers le Tamazight de grandes œuvres dans le domaine du 4e Art, à l’instar de Mohand Ouyahia (Mohia 1950-2004) qui a traduit de grands dramaturges qui ont atteint l’universalité, comme Samuel Beckett, Bertold Brecht et Molière.

"Le traducteur est mis devant des défis personnels extrêmes, car il doit rendre un nouveau texte tout en produisant le même sens", a estimé pour sa part, Mohamed Boutaghane, qui a rappelé le préalable d’avoir une grande connaissance de la langue d’origine et éviter de se laisser influencer par le discours de la langue vers laquelle on traduit.

Unanimes pour dire q ue la langue était un facteur d’unification, les intervenants ont réitéré la nécessité de bien connaitre l’auteur du texte d’origine et son environnement, ainsi que le contexte socio-historique du texte à traduire, la question des droits d’auteurs pour les traducteurs et l’absence d’un marché pour la traduction. Le 26e Sila a réuni des exposants, des écrivains et des intellectuels de 61 pays, qui ont mis en lumière, depuis le 26 octobre dernier sous le slogan "L'Afrique écrit l'avenir", les acquis historiques et culturels de ce grand continent, berceau de l'humanité et invité d'honneur de cette édition. Le 26e Sila prend fin samedi avec les dernières activités inscrites à son programme.  

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.