Tizi-Ouzou : La bibliothèque principale de lecture publique baptisée du nom du poète Si Moh Ou M'hand

Publié par DK NEWS le 04-11-2023, 15h22 | 28

La bibliothèque principale de lecture publique de la wilaya de Tizi-Ouzou a été baptisée du nom du poète de l’oralité du 19e siècle, Si Moh Ou M'hand, dans le cadre de la commémoration du 69e anniversaire du déclenchement de la Révolution (1er novembre 1954).

"La bibliothèque principale de lecture publique de la wilaya de Tizi-Ouzou porte désormais le nom de l'illustre poète algérien d’expression amazighe, Si Mohand Ou M'hand, poète de l’oralité, qui a usé de la force de la parole pour transmettre la profondeur de sa pensée et l'inscrire dans la mémoire collective", a indiqué jeudi la directrice de la culture Nabila Goumeziane.

La baptisation de l’établissement, dont l’édifice porte dorénavant une enseigne au nom de "Si Moh Ou M'hand", populairement appelé "Si Mohand Ou M'hand", a eu lieu en présence des autorités locales, à leur tête le wali, Djilali Doumi.

Cet établissement culturel, inauguré en 2016, construit en R+6, est dédié à la lecture, au savoir et à la culture.

La bibliothèque dispose, en effet, de plusieurs salles dédiées à la lecture et à d’autres activi tés littéraires et culturelles pour toutes les tranches d’âge, ainsi que d’ateliers de braille, une salle de conférence et un important fond documentaire. "Donner le nom de Si Mohand Ou M'hand à cet établissement de rayonnement culturel est synonyme d’hommage et de reconnaissance de la contribution, à la culture algérienne, de ce poète qui a vécu dans sa chair la répression violente de la France coloniale suite à l’insurrection de 1871. Il a vu sa famille décimée et expropriée", a ajouté la même responsable.

Mme Goumeziane a souligné que "sa poésie aux multiples facettes a touché sa génération et continue à faire vibrer le cœur des générations présentes et à venir", relevant que "son œuvre poétique, sa sagesse, la diversité de sa thématique et la justesse de ses appréciations, lui donnent une envergure nationale".

Né vers 1848 à Ichariouene dans la région de Larbaa n’Ath Irathen, Si Mohand Ou M'hand a laissé un riche répertoire de poèmes, fruits de ses souffrances, de sa révolte et de ses errances à travers le pays, déclamant des poèmes semés à tout vent, qu’il refusait de répéter, mais qui étaient repris par ses contemporains qui ont eu le réflexe de les fixer dans leur mémoire et de les transmettre à travers les générations. L’écrivain Mouloud Feraoun a eu le mérite de fixer par écrit les poèmes de Si Moh Ou M'hand dans un recueil "Les poèmes de Si Mohand" publié en 1960. Des poèmes qui seront complétés plus tard par l’écrivain Mouloud Mammeri qui publia en 1969 "Les Isefra de Si Mohand Ou M'hand". Poète de l’errance et de la contestation, Si Mohand Ou M'hand est décédé le 28 décembre 1905 à l’hôpital de Ain El Hammam.