L'arsenal juridique relatif à la protection de la femme et l'enfant nécessite des mécanismes d'application

Publié par DK News le 10-09-2014, 18h49 | 28

L'arsenal juridique relatif à la protection des droits de la femme et de l'enfant nécessite des mécanismes d'application et des mesures d'accompagnement à inclure dans les textes de lois pour contrecarrer les violences faites aux femmes, ont estimé mercredi à Alger des juristes, défenseurs de la cause féminine.

Evoquant un "fossé" entre l'existence des lois et leur application sur le terrain, des femmes juristes ont plaidé, lors du forum du quotidien "Liberté", pour une "cohérence" et une "harmonie" entre les textes de loi relatifs à la protection de la femme et de l'enfant, pour qu'ils soient "efficaces, utiles et loin de toute contradiction".

A ce propos, la présidente du réseau "Wassila", Fadila Boumendjel-Chitour, a souligné que "sans cohérence ni harmonie dans les textes de loi, ils ne serviront à rien", estimant que "la volonté de cohérence entre les texte de loi, d'une part, et celle d'un véritable changement de société, sont inexistantes".

Dans le même sens, la présidente du Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), Nadia Aït Zaï, a dit que "les lois existent mais se sont les mesures d'accompagnement et de protection qui manquent", ajoutant que "le droit c'est tout un ensemble de textes qui doivent être cohérents".

Au-delà de l'application de l'arsenal juridique et des mesures susceptibles de l'accompagner, les interventions de l'ensemble des juristes ont pointé du doigt la mentalité, à la fois "conservatrice" et "rétrograde", qui imprègne les populations algériennes lorsqu'il s'agit de la femme, ainsi que le Code de la famille, présenté comme une "violence institutionnelle".

Elles ont, encore une fois, appelé à l'abrogation du Code de la famille car, ont-elles estimé, "il a ouvert la porte à toutes les aberrations à l'encontre de la femme".A cet égard, Mme Aït Zaï a indiqué qu' "après les années 1980, l'Etat s'est désisté de certains aspects de sa législation, qui proposaient le choix d'une société moderne et a mis en avant des mentalités rétrogrades pour gérer une société figée dans ses pratiques".

Ella a ajouté que "le discours politique doit avoir une vision claire de ce que l'Etat veut entreprendre pour le changement des mentalités, pour construire des rapports sociaux égalitaires entre l'homme et la femme et pour mettre fin aux stéréotypes".

Le rôle que doivent jouer les représentants de la société civile et du mouvement associatif, ainsi que la responsabilité qui leur incombe, pour une "vraie" application de l'arsenal juridique relatif à la protection de la femme et de l'enfant, n'ont pas été omis lors du débat.

Concernant le projet de loi amendant le code pénal pour le renforcement de la lutte contre la violence à l'égard des femmes et celui relatif à la protection de l'enfant, adoptés par le Conseil des ministres, réuni mardi (26 août 2014) sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, les participantes au forum ont estimé que ces textes "ont le mérite d'exister".