Climat : 2024 risque de battre le record de chaleur établi en 2023 (ONU)

Publié par DK NEWS le 13-01-2024, 15h18 | 9

2024 pourrait bien battre le record de chaleur  établi l’année dernière, a d’ores et déjà mis en garde l’ONU vendredi,  appelant à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pour  combattre le changement climatique.  

Sous l’impulsion du phénomène météorologique El Nino, la tendance au  réchauffement -qui a vu chaque mois entre juin et décembre 2023 battre son  record de chaleur- devrait se poursuivre cette année, explique  l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Les scientifiques de l’Agence américaine d’observation océanique et  atmosphérique (NOAA) ont même fait un calcul de probabilité : il y a une  chance sur trois que 2024 soit plus chaude que 2023, et 99% de chances que  2024 se classe parmi les cinq années les plus chaudes de l’Histoire. Celeste Saulo, qui vient de prendre son poste à la tête de l’OMM, a  prévenu qu’El Nino, apparu mi-2023, risquait de faire encore grimper le  mercure en 2024. «Etant donné qu’El Nino a généralement le plus grand impact sur les  températures mondiales après son pic, 2024 pourrait être encore plus  chaude» que l’année passée. Le rapport annuel de l’OMM sur les températures dans le monde -qui compile  plusieurs bases de données reconnues- le confirme, 2023 a été «de loin»  l’année la plus chaude jamais enregistrée.

La température mondiale moyenne annuelle en 2023 était de 1,45 degré  Celsius au-dessus des niveaux préindustriels (1850-1900), selon l’OMM. Le chiffre de l’OMM fait la moyenne entre les estimations de six sources à  la réputation solide, dont l’observatoire européen Copernicus, la Nasa et  NOAA, qui utilisent différentes méthodologies. Une autre de ces sources, Berkeley Earth, a elle estimé que 2023 avait été  1,54 C au-dessus de l’ère pré-industrielle, dépassant pour la première fois  la barre des 1,5 C.

Copernicus estime ce réchauffement à 1,48 C, tandis que la Nasa et NOAA  sont légèrement plus bas. Les différentes agences s’accordent pour souligner que 2023 a dépassé  d’une marge impressionnante (0,15 C pour NOAA) le précédent record mondial  de température, enregistré en 2016. Régionalement, les fortes chaleurs ont notamment touché l’Arctique, a  expliqué lors d’une conférence de presse Russell Vose, scientifique chez  NOAA.

«L’Amérique du Nord et du Sud, ainsi que l’Afrique, ont chacun expérimenté  leur année la plus chaude enregistrée. Pour l’Europe et l’Asie, c’était la  deuxième.»    

Le changement climatique est «le plus grand défi auquel l’humanité soit  confrontée», a martelé Celeste Saulo. Un rapport de l’OMM publié en novembre a révélé que les concentrations des  trois principaux gaz qui piègent la chaleur dans l’atmosphère -le dioxyde  de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote- avaient continué  d’augmenter en 2023 après les niveaux record de 2022.

«Le changement climatique s’intensifie - et cela est sans équivoque dû aux  activités humaines», a déclaré Mme Saulo. «Nous ne pouvons pas nous  permettre d’attendre plus longtemps. Nous agissons déjà, mais nous devons  faire davantage et nous devons le faire rapidement.»      «Nous devons réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre  et accélérer la transition vers les sources d’énergie renouvelables»,  a-t-elle insisté, en écho aux scientifiques. L’OMM a souligné que depuis les années 1980, chaque décennie avait été  plus chaude que la précédente et que les neuf années les plus chaudes  jamais enregistrées l’avaient toutes été entre 2015 et 2023. Selon l’organisation, la température moyenne sur 10 ans, de 2014 à 2023,  est déjà de 1,20 C supérieure à la moyenne préindustrielle.