Histoire de la Révolution : La bataille de Beni Boustour à Chlef, des faits d’armes ancrés dans la mémoire collective

Publié par DK NEWS le 16-01-2024, 15h31 | 23

La bataille de Beni Boustour, 16 janvier 1958, dans les environs de la commune de Beni Bouâtab, au Sud de Chlef, constitue une halte impérissable dont les faits d'armes sont ancrés dans la mémoire collective, et durant laquelle les moudjahidine ont réalisé une victoire écrasante contre les forces coloniales françaises.  

Cette bataille, menée par la Katiba El Karimia sous le commandement de Tahar Bouchareb et son adjoint Si Omar, dans une région constituant un carrefour vers les postes ennemis disséminés dans les monts de l'Ouarsenis, traduit au plus haut point la maîtrise de l’art de la guerre et du combat qui caractérisait les moudjahidine de l’Armée de libération nationale (ALN), qui, en dépit de leurs moyens dérisoires, ont réussi à vaincre un bataillon entier de militaires français armés jusqu’aux dents.

"La guerre de libération nationale dans la wilaya historique IV a été étayée par d’innombrables faits d’armes et actes héroïques, dont la victoire retentissante remportée par les moudjahidine dans la bataille de Beni Boustour, constituant jusqu’à nos jours, un sujet de fierté et d’orgueil pour les générations de l’indépendance", a souligné le président de l’association historique El-Madjd", Amari Doumi, à la veille de la commémoration de l'anniversaire de cette bataille.

"Aujourd’hui plus que jamais, il est de notre devoir de documenter les faits et événements de cette bataille pour préserver l'histoire de la région, mais surtout rendre hommage à l'héroïsme des moudjahidine et des chouhada, tout en rappelant les crimes perpétrés par le colonisateur durant cette période de l'histoire de l’Algérie", a-t-il ajouté.

"La bataille de Beni Boustour demeurera un témoin indéniable de l’héroïsme de la Katiba El Karimia, qui malgré ses moyens dérisoires a su battre en brèche la supériorité en nombre et en armes, des soldats français, grâce à une maîtrise hors du commun de l’art de la guerre", a estimé le vice président de la section de Chlef de l’Académie de la mémoire algérienne, Mohamed Lazâar.

Outre la victoire "fulgurante et écrasante" des moudjahidine dans la région de Beni Bouâtab, wilaya historique IV, du fait de sa courte durée, l’importance de cette bataille réside, également, dans son bilan exceptionnel, a-t-il dit.

La bataille s'est soldée, en effet, par la mort de 95 militaires français et la capture de 28 autres, dont trois officiers, outre la récupération de 123 pièces d’armes, des dizaines de grenades, des munitions, des tenues et un appareil de transmission, selon les informations fournies par la direction locale des moudjahidine.

 

Une parfaite maitrise de l’art de la guerre

 

 A la veille du 66e anniversaire de cette bataille mémorable, des moudjahidine, ayant survécu à cette épopée, ont assuré à l’APS, que cette dernière restera gravée à jamais dans leur mémoire, comme synonyme d’"une victoire écrasante contre un ennemi largement plus équipé, en moyens humains et matériels". Faisant la chronologie de cette bataille, le moudjahid Mohamed Seghir Nemmar a affirmé que les moudjahidine ont mis six (6) jours à planifier cette embuscade menée par la Katiba El Karimia (en hommage au commandant de cette patrouille, Chahid Si Abdelkrim, mort au combat en 1956).

Mu par un sentiment de fierté au souvenir de cette bataille, ce Moudjahid a assuré qu’il se rappelle, à ce jour, de chaque détail de ce haut fait d’armes, notamment la surprise des soldats français par l’attaque fulgurante qui ne leur a laissé aucune possibilité de fuite, ce qui a permis aux moudjahidine de remporter cette bataille, en un court laps de temps, avec la capture d'un nombre important de soldats français, mettant ainsi fin aux actes de brutalité, d'oppression et de torture perpétrés par l’armée française dans la région.

Selon le Moudjahid Mohamed El-Boustouri, la victoire des moudjahidine dans cette bataille "a positivement impacté la lutte dans la wilaya historique IV.

Elle a considérablement remonté le moral des populations locales, longtemps victimes des tortures et oppressions de l’armée coloniale, d'autant plus que la région de Beni Bouâtab constituait une zone de transit pour les moudjahidine vers et depuis les différentes zones de la wilaya historique IV", a-t-il expliqué.

La bataille de Beni Boustour fait partie des "meilleures embuscades menées par la Katiba El Karimia contre l’ennemi français, et le 16 janvier 1958 est une date historique dont nous avons le devoir de relater les faits aux jeunes générations et d'en documenter dans la mémoire collective", a souligné le même moudjahid.

Selon les détails fournis par la direction des moudjahidine au sujet de cette bataille, l’endroit choisi pour cette embuscade était un ravin situé dans un lieu escarpé.

Le 16 janvier 1958, vers 14h, les membres de la katiba El Karimia ont commencé à poser les mines et à prendre leurs positions de façon à empêcher toute fuite des militaires français qui devaient arriver dans la région de Beni Bouâtab vers 16h, heure fixée pour l’assaut.

Le plan de cette bataille a été si bien exécuté, que les moudjahidine remportèrent la partie en quelques minutes seulement, avec à la clé, la mort de 95 militaires français et la capture de 28 autres, outre la récupération de pièces d’armes, de munitions, et d’un appareil de transmission qui a été utilisé pour tromper l’ennemi et le faire éloigner du lieu de la bataille, sans l’enregistrement de la moindre perte dans les rangs des moudjahidine, un véritable exploit en soi. 

          Les hauts faits du moudjahid Mustapha Cherchali mis en avant  à l'occasion du 3e anniversaire  de sa disparition (conférence) 

Les hauts faits du moudjahid Mustapha Cherchali ont été mis en avant lors d'une conférence organisée par l'association Machaâl Echahid à l'occasion du 3e anniversaire de sa disparition, et ce, en présence de ses compagnons et de parlementaires.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le membre de l'Assemblée populaire nationale (APN), Yazid Bouhenaf, a rappelé les hauts faits du défunt, qui comptait, a-t-il dit, parmi "les moudjahidine ayant poursuivi après 1962 l'édification de l'Algérie indépendante".

"Premier chef de la daïra de Cherchell", le défunt avait été "élu député de la wilaya de Aïn Defla dans la première législature du Parlement algérien en 1977", a-t-il ajouté.

De son côté, le député Sid Ahmed Temamri a évoqué le parcours du moudjahid Mustapha Cherchali, qui a "voué sa vie au service du pays", rappelant par là même que "cet éminent membre du parti du Front de libération nationale avait aussi occupé plusieurs postes au sein de l'Organisation nationale des Moudjahidine (ONM)". Des témoignages sur le parcours du défunt ont été présentés par d'autres intervenants à cette conférence, dont l'ancien ministre Abdelkader Bounekraf, qui a mis en exergue le parcours militant du défunt dès son ralliement à l'Armée de libération nationale (ALN), en 1957, et jusqu'à l'indépendance. L'ancien ministre a, à cet égard, proposé de donner le nom du moudjahid Mustapha Cherchali à un monument national en reconnaissance de son rôle dans la Révolution de libération et après l'indépendance. 

                    28e édition du Prix du 1er novembre 1954: Rebiga distingue les lauréats  

Le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit a organisé, dimanche au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal (Alger), une cérémonie de remise des Prix aux lauréats de la 28e édition du Prix du 1er novembre 1954.

La cérémonie s'est déroulée en présence du président de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Brahim Boughali, de membres du Gouvernement, de l'ambassadeur de l'Etat de Palestine en Algérie, M. Fayez Abu Aita, de personnalités nationales et de moudjahidine.

Dans une allocution prononcée à l'occasion, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga a souligné que l'organisation de cette cérémonie s'inscrivait dans le cadre des célébrations du 69e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse révolution algérienne, placées sous le slogan "Révolution des héros, Engagement des hommes".

 "Ce concours national constitue désormais un cadre multidimensionnel dans lequel les jeunes intéressés par la consécration du legs de notre Glorieuse révolution rivalisent à travers la littérature, les recherches historiques ou encore les films documentaires", a affirmé le ministre, ajoutant que son département ministériel "a veillé à mettre en place de telles activités (...) pour raviver la mémoire nationale".

Le ministre a fait savoir que "son secteur ne ménage aucun effort pour la promotion de la mémoire nationale, l'objectif étant de perpétuer le message de novembre et de ses hommes vaillants", formulant le souhait de "voir aboutir les efforts consentis au service de notre mémoire". La cérémonie a vu la distinction des lauréats du Prix dans les domaines de la recherche historique, de l'audiovisuel, de la poésie et du roman.

Le ministère n'a pas omis, à cette occasion, de rendre hommage à quelques dirigeants de la Glorieuse révolution outre le moudjahid Mohamed Ali Boughzala, le SG de l'Association nationale des moudjahidine.